Fondée en 1927, la librairie Richer met à la disposition de ses clients 95 ans de savoir-faire. Une surface de vente de 1200m2 qui propose un fonds riche en qualité et varié en nombre de références représentant toutes les spécialités de librairie.

Clara

http://claraetlesmots.blogspot.fr/

Une lectrice sans prétention, amoureuse de la vie qui habite au bout du monde (ou presque). Et un blog pour parler lectures : http://claraetlesmots.blogspot.fr

22,30
Conseillé par
29 août 2010

1955, Tobago, depuis sa naissance, Célia est élevée par sa tante Tassi. Sa mère est morte en lui donnant le jour et son père vit à Southampton en Angleterre.

Entourée de ses deux cousines Vera et Violet, Celia possède un esprit vif et curieux. Son rêve est de partir de Black Rock et de rejoindre l’Angleterre. Célia déteste le second mari Roman de sa tante : un individu sans vergogne, alcoolique et coureur de jupons. En devenant une jeune fille, Roman se montre de plus en plus intéressé par les charmes de Celia. A 16 ans, il la viole. Celia s’enfuit de Black Rock et s’embarque pour Trinité là où sa tante Sula habite. Elle se fait engager en tant que domestique dans la famille du docteur Rodriguez.

Premier Avertissement : surtout ne lisez pas la quatrième de couverture qui en dit beaucoup trop !

Second Avertissement : une fois qu’on commence cette lecture, on ne la lâche plus…

J’ai aimé ce livre, oh que oui ! Et j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre le parcours de Célia. Car malgré le sort qui s’acharne sur elle, Celia fait preuve de courage et d’intelligence. Bien que traumatisée par son viol, elle va découvrir progressivement et tout en en douceur l’amour physique. Mais l’homme qu’elle aime est marié et chargé de famille. Animée d’une vengeance sourde envers Roman, elle se construit et apprend à composer malgré sa couleur de peau et son emploi. Et là, je sais que vous allez dire « mais ce livre n’a rien de nouveau, ce sont des thèmes récurrents ». Oui, les sujets abordés ne sont pas nouveaux : les différences entre les personnes de couleur, l’amour (qui fait tourner le monde depuis toujours), les sentiments… Mais, toute la différence est dans le style.

L’écriture d’Amanda Smyth est harmonieuse, un vrai délice ! Un style qui m’a captivée et transportée.

Un très, très beau roman qui m’a enchantée!

roman

Points

Conseillé par
29 août 2010

En entamant cette lecture, j’étais loin, très loin de m’imaginer la densité de ce livre et le voyage que j’allais parcourir.

Plongée dans la l’histoire la Russie, j’ai suivi l’histoire, les contextes politiques et leurs conséquences depuis 1920 à nos jours. Thierry Hesse revient en particulier sur la politique de Staline, le massacre juif de Babi Yar, …
A aucun moment, je n’ai eu l’impression de lire un livre ou manuel d’histoire car à travers la grande Histoire se joue celle de Franz et Helena. Leurs origines juives les conduiront à la mort, le père de Pierre échappera à ce destin en étant placé chez un couple qui s’en occupera.
Une fois arrivé en France, Lev, hanté par ses démons, changera son prénom comme pour enrayer le passé et se dédouaner de la culpabilité d’être vivant. En se rendant à Grozny plongé dans la guerre, Pierre va vivre au plus près les revendications d’un peuple opprimé.

Un pèlerinage nécessaire pour comprendre ce qui a pu arriver à ses grands-parents et s’approprier son identité qui découle de l’histoire de sa famille.

Bien plus qu’une fresque familiale, à travers ce livre foisonnant, Thierry Hesse soulève de nombreuses interrogations d’ordre géopolitiques et humaines.

Un roman magistral sur la quête de l’identité et la mémoire qui amène le lecteur à se poser de nombreuses questions. J’ai compris la démarche de Pierre car s’approprier nos origines nous permet de nous construire et d’avancer…

suivi de La Désagrégation du papillon

Actes Sud

7,10
Conseillé par
29 août 2010

Ce livre est composé de deux longues nouvelles.
La première, Une parfaite chambre de malade, parle d’un jeune homme en phase terminale atteint d’un cancer.

Il est la seule famille qui reste pour sa sœur ainée. Cette dernière passe tout son temps à l’hôpital à ses côtés et développe une obsession (ou un TOC ?) concernant l’hygiène et les déchets. Mariée, elle voit très peu son mari et noue une relation amicale mais ambiguë avec un médecin qui lui apporte du réconfort.
La seconde nouvelle La désagrégation du papillon met en scène une jeune femme et sa grand-mère. Toutes les deux vivaient ensemble mais la démence sénile de sa grand-mère oblige la jeune gille à la placer dans un institut médicalisé Le nouveau Monde. Elle vit très mal la séparation et se lance dans de grandes réflexions…

Avertissement : la gaité est inexistante dans ce livre… pour les sourires, l’enthousiasme, la joie de vivre, merci de revenir une autre fois.

La description de l’obsession maladive de la jeune femme m’a amenée à faire de nombreuses grimaces exprimant mon dégoût profond.

Dans la seconde nouvelle, j’ai trouvé très juste la description de la vieillesse :
Les taches marron clair qui parsèment la peau, de son cou vers la poitrine, sont pulvérulentes tellement elles sont sèches. Son ventre affaissé entre les os du bassin se soulève faiblement à intervalles réguliers. (…) Les deux jambes qui ne savent plus marcher s’étirent, sans force, comme deux tubes de verre creux. (…) Pendant ce temps là, son corps s’est flétri, s’est recroquevillé comme un fœtus.

Par contre, je suis complètement passée à côté des questions métaphysiques sur la normalité qui sont au cœur de ce texte…

Même si l’écriture est agréable, je n’ai pas compris l’intérêt ou le but final de ces deux nouvelles.

19,00
Conseillé par
29 août 2010

Angèle a été élevée jusqu'à l’âge de cinq ans par sa grand-mère Mila car sa mère Helena était en prison. De ce bâtiment où les femmes étaient emprisonnées, il ne reste rien.

Un nouveau décor a pris place : des balançoires et des nouveaux quartiers. Helena s’est toujours montrée froide et distante avec Angèle. A la mort de sa mère, Angèle découvre dans des lettres qu’elle est née en prison. Angèle va tout faire pour découvrir l’histoire de sa mère et celle de naissance.

Malgré l’écriture fluide, je n’ai pas été convaincue par ce livre. Dès le début, Le rythme trop lent,à mon goût, instaure ajoute un parfum de mélancolie et de nostalgie au goût bien amer. Helena est froide, distante même avec sa propre fille Angèle comme si elle représentait un fardeau et non un espoir et l’avenir. L’histoire racontée par le journaliste qui avait suivi à l’époque le procès m’a semble irréelle. Seul personnage crédible et qui a retenu mon attention, la grand-mère de Mila : généreuse et attachante.

Je suis passée à côté de cette lecture et je n’ai ressenti que de l’indifférence…sans comprendre le chagrin d’Helena.

Conseillé par
29 août 2010

Dans un hiver interminable, la pluie ne cesse de tomber puissante et violente. Thomas se noie dans l’alcool, dérive dans la boisson pour surmonter le décès récent de sa mère et Eléonore son amour perdue.

L’eau monte, les fleuves débordent et Thomas essaie ne pas sombrer pour ne pas se perdre.

Il existe de très belles découvertes fortuites ou hasardeuses. La monté des eaux en fait partie, j’ai lu ce livre en apnée charmée par l’écriture de Thomas B. Reverdy. Une écriture remarquable par sa construction et qui m’a submergée.

Dans l’appartement de sa mère, le contact, la vue des objets déclenche des souvenirs chez Thomas. Les souvenirs qui amènent le passé et le deuil pesant, insurmontable. L’alcool devient sa béquille quotidienne et l’océan dans lequel il plonge. D’Eléonore, il essaie de garder chaque mot de leur rencontre et les détails : trésor sublimé auquel se raccroche comme à une bouée de sauvetage.

Une très belle lecture où l’écriture devient maitresse, dominante et s’élève du récit, sensible, puissante, donnant encore plus de portée aux mots.