Directrice émérite au CNRS et philosophe spécialiste du féminisme, Geneviève Fraisse revient dans ce court texte sur son parcours et son engagement mais aussi sur l'évolution de la pensée féministe depuis les années 60 jusqu'à nos jours. Édifiant.

Lire un roman de Louis Grall est toujours promesse d'aventure et de poésie. Ce nouvel opus ne déroge pas à la règle, et c'est nourris des souvenirs personnels de l'auteur autant que de son imagination que nous découvrons l'histoire familiale des Quéguiner, père et fils. Jean, le père, est brestois et officier de marine. Jean Abébé, son fils adoptif devient ti Zef parmi ses frères. Louis Grall inscrit alors son récit à la fois dans le "local" et dans "l'universel".
Ce "petit frère" raconte en somme l’histoire des Brestois de la royale, mais pas la royale des « fils de », plutôt celle « du peuple » et des campagnes alentours ; les Brestoa gorgés d’humilité, d’abnégation et d’humanité. Mais l'auteur nous entraîne aussi sur les traces de Rimbaud, en poésie et en Abyssinie ; il questionne alors l'adoption, le rapport à l'uniforme et à la foi, aux racines aussi.
Et comme toujours avec Louis Grall, l’écriture est à la fois belle et sensible, simple et poétique, tant il est vrai que "la main à plume vaut la main à charrue".

Grand spécialiste du Moyen-Orient, Jean-Pierre Filiu nous offre le fruit d'un énorme travail de synthèse en nous racontant l'histoire d'une région marquée par toutes les passions depuis l’Antiquité jusqu'à nos jours. Son approche exclusivement laïque permet de mieux comprendre et appréhender ce "Milieu des Mondes", berceau des trois religions du Livre et carrefour de trois continents. Il démontre notamment qu'au Moyen-Orient, les querelles religieuses importent généralement moins que les conflits politiques et les ambitions expansionnistes. Un essai brillant et accessible qui fera date !

Élu sur un programme reposant sur la notion de Paresse pour tous, Émilien Long est président de la République depuis trois ans lorsque ce nouvel opus débute. Cela permet à Hadrien Klent de dresser un premier bilan concret et passionnant : que devient la France une fois ce programme voté et mis en œuvre. Et si la nation a bel et bien survécu, n'en déplaise aux opposants politiques et autres grincheux, la notion de paresse laisse place à celle de Coliberté. Ce nouveau roman repose donc d'une part sur la diffusion de cette belle idée de Coliberté à l'échelle de la planète, via un vote à l'ONU. Ce vote va nous tenir en haleine tout le long du récit, puisqu'il débute 7 jours avant la date de vote fatidique. Et le suspens est doublé par une autre gageure, le président Long ayant décidé de soumettre aux citoyens, par referendum, la question d'une coprésidence de la République, à six personnes au lieu d'une. Les oppositions, en France et à l'étranger, s'organisent et font feu de tout bois. Et pour couronner le tout, Émilien est tiraillé entre sa vie publique et sa vie privée. Comme dans Paresse pour tous, le récit est souvent drôle, toujours pertinent et édifiant : on votre POUR ! Vivement la Coliberté !!

Passionnant essai qui permet de mieux appréhender l'histoire d'un conflit qui déchire un peuple depuis des décennies. Daniel Finn décrypte ici une "guerre sans batailles, ni sièges, ni bombardements" qui a fait en 30 années de guerre civile 3 500 morts et 50 000 blessés, essentiellement des civils. Et malgré les accords de paix signés à la fin du XXe siècle, cette tragédie continue de bouleverser la vie des Irlandais du XXIe siècle post-Brexit.