- EAN13
- 9782213639079
- Éditeur
- Fayard
- Date de publication
- 04/2014
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Papier - Fayard 33,00
" Aujourd'hui qu'il a quitté le monde, notre espérance s'est évanouie. Nous
n'en conservons qu'une étincelle. " Voilà bien le mot qui convient pour
désigner le souvenir d'un homme devenu roi à treize ans _ à la mort de Louis
XI en 1483 _ et mort accidentellement à vingt-huit.
On l'a prétendu borné, capricieux, dépourvu de maturité politique. Pourtant,
la façon dont il a obtenu le rattachement de la Bretagne à la France fut un
chef-d'oeuvre d'habileté et de tact, et les divers traités qu'il a signés avec
les Grands assurèrent la paix intérieure au royaume.
Son grand dessein _ conquérir Naples pour, de là, organiser le " grand passage
" et recouvrer la Terre sainte _ fut certes une erreur, tout comme fut
coupable sa négligence pour les affaires financières. Mais il se tira plutôt
bien de l'entreprise italienne et donna à cette occasion à la France l'une de
ses grandes victoires militaires (Fornoue); quant à la réforme du clergé, il
venait d'en apercevoir la nécessité lorsqu'il fut fauché par la mort.
Etait-il donc si facile d'y voir clair en ce monde si perturbé du tournant du
XVIe siècle? Louis XII et François Ier firent-ils mieux que Charles VIII,
surent-ils méditer ses erreurs, résister au mirage italien et réorganisèrent-
ils l'Eglise? Rien, évidemment, ne nous permet d'affirmer que Charles VIII eût
pu accorder sa destinée à son vouloir s'il avait vécu, mais tout nous incite à
lui laisser le bénéfice du doute...
Archiviste-paléographe, diplômée de l'Ecole des Chartes, Yvonne Labande-
Mailfert, spécialiste du XVe siècle, a consacré à Charles VIII et à son temps
de nombreux articles et, en 1975, un grand ouvrage d'érudition, Charles VIII
et son milieu (1470-1498).
n'en conservons qu'une étincelle. " Voilà bien le mot qui convient pour
désigner le souvenir d'un homme devenu roi à treize ans _ à la mort de Louis
XI en 1483 _ et mort accidentellement à vingt-huit.
On l'a prétendu borné, capricieux, dépourvu de maturité politique. Pourtant,
la façon dont il a obtenu le rattachement de la Bretagne à la France fut un
chef-d'oeuvre d'habileté et de tact, et les divers traités qu'il a signés avec
les Grands assurèrent la paix intérieure au royaume.
Son grand dessein _ conquérir Naples pour, de là, organiser le " grand passage
" et recouvrer la Terre sainte _ fut certes une erreur, tout comme fut
coupable sa négligence pour les affaires financières. Mais il se tira plutôt
bien de l'entreprise italienne et donna à cette occasion à la France l'une de
ses grandes victoires militaires (Fornoue); quant à la réforme du clergé, il
venait d'en apercevoir la nécessité lorsqu'il fut fauché par la mort.
Etait-il donc si facile d'y voir clair en ce monde si perturbé du tournant du
XVIe siècle? Louis XII et François Ier firent-ils mieux que Charles VIII,
surent-ils méditer ses erreurs, résister au mirage italien et réorganisèrent-
ils l'Eglise? Rien, évidemment, ne nous permet d'affirmer que Charles VIII eût
pu accorder sa destinée à son vouloir s'il avait vécu, mais tout nous incite à
lui laisser le bénéfice du doute...
Archiviste-paléographe, diplômée de l'Ecole des Chartes, Yvonne Labande-
Mailfert, spécialiste du XVe siècle, a consacré à Charles VIII et à son temps
de nombreux articles et, en 1975, un grand ouvrage d'érudition, Charles VIII
et son milieu (1470-1498).
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