Fondée en 1927, la librairie Richer met à la disposition de ses clients 95 ans de savoir-faire. Une surface de vente de 1200m2 qui propose un fonds riche en qualité et varié en nombre de références représentant toutes les spécialités de librairie.

  • Conseillé par
    7 novembre 2016

    Ce qu'il y a de bien avec les romans d'Arto Paasilinna c'est qu'outre des titres souvent longs et tarabiscotés, le contenu est fou et barré. Encore une fois ce roman écrit en 1994 débute avec pas mal de sourires, même lorsque les héros sont malheureux ou qu'ils traversent des périodes difficiles, parce que le romancier se décale et d'un coup tout devient risible et futile, même l'abandon de Laura, jeune épouse d'un premier mari escroc qui la laisse sur un quai de gare ou la rencontre de Laura et Volomari autour d'un trio de dentiers...

    Construit en courts chapitres qui se lisent presque plus comme des nouvelles, ce roman est plaisant et finalement... un peu vain. Car, amateur des vrais grands romans de Paasilinna ("Petits suicides entre amis", "Le lièvre de Vatanen", "La douce empoisonneuse" ou encore "Le bestial serviteur du pasteur Huuskonen"...), je n'y retrouve pas le sel et la folie totale de l'auteur en même temps que l'ancrage dans la société finlandaise, qui est dans Le dentier du maréchal, moins présent, plus anecdotique. J'avais déjà été un peu déçu avec le précédent roman paru de l'auteur, "Moi Surunen", libérateur des peuples opprimés, un peu comme si le filon Paasilinna était épuisé avec les romans traduits en français (toujours excellemment par Anne Colin du Terrail) et que l'on piochait maintenant dans ses autres écrits, moins bons, moins percutants (à peine la moitié a été traduite) pour entretenir la flamme des amateurs de l'auteur finlandais. Ce dernier roman traduit est un peu décousu, un peu long et chaque personnage vit seul, il n'y a que peu d'interactions entre tous les protagonistes comme sait si bien le faire habituellement Paasilinna, c'est aussi ce qui me plaît chez lui et me déplaît dans le cas présent. Là, on lit un inventaire des trésors découverts par Volomari et des quelques relations qu'il entretient avec autrui, Laura est en second rôle, effacée. Néanmoins, Le dentier du maréchal, madame Volotinen et autres curiosités fonctionne grâce au savoir-faire et au talent de l'écrivain, talent qu'il ne force pas trop présentement.

    Une petite déception pour moi, même si toute proportion gardée, une légère déception sur un Paasilinna vaut souvent mieux que bon nombre de romans qui sortent tous les ans.