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Roland est mort

Nicolas Robin

Anne Carrière

  • Conseillé par
    2 septembre 2016

    décès

    Roland est mort, leitmotiv qui revient à chaque début de chapitre (cette fois-ci et aujourd’hui, ce n’est pas maman…).

    Un style composé d’accumulations qui ne sont pas barbantes ; des répétitions qui font sourire ; et une passion du personnage principal pour le Campari et les films pornos qu’il ne peut jamais regarder tranquillement : à chaque fois, quelqu’un sonne à sa porte pour lui donner quelque chose de Roland.

    On découvre sa famille pas piquée des vers ; ses rendez-vous au Pôle emploi surprenants.

    Une très belle découverte. Un roman intelligent à l’écriture ciselée jamais rédhibitoire.

    L’image que je retiendrai :

    La phrase leitmotive du personnage quand il est stressé : « Je me gratte la barbe, je m’aplatis les cheveux de la paume de la main ».

    alexmotamots.fr/?p=2053


  • Conseillé par
    18 juin 2016

    Le narrateur apprend par la concierge que son voisin de palier est mort. C’est vrai qu’il n’entendait plus Mireille Mathieu (dont Roland était un fan absolu) depuis une semaine mais il se s’était pas inquiété. Roman était un voisin avec qui il n’avait jamais échangé un bonjour ou un au revoir. Quarantenaire, infographiste au chômage, largué par la femme qu’il aimait, adepte de films pornos et de campari, ses sorties se résument à Pôle emploi, au bar du coin et au supermarché pour les courses d’un célibataire qui mange mal et gras.

    Roland a été retrouvé la tête dans la gamelle de son caniche Mireille et les pompiers venus défoncer la porte confie l’animal au narrateur. Il n’en veut pas, personne n’en veut d’ailleurs. Voilà comment Roland s’introduit pour ainsi dire dans sa vie. Pas d’encart dans le rubrique nécrologique du journal, pas de famille, pas d’amis. Et le narrateur hérite en plus de Mireille de l’urne contenant les cendres du défunt.

    Avec une écriture directe, mêlant ironie, constatations très justes et sensibilité, Nicolas Robin arrive à nous faire sourire, rire et à nous émouvoir sur un thème difficile : peut-on mourir seul de nos jours dans l’indifférence la plus grande ? Pas de pathos ou de bons sentiments mais une introspection du narrateur entre autodérision, cynisme et appréhension qui fait mouche.
    Un livre OVNI loin des sentiers battus avec un narrateur anti-héros grassouillet peu sympathique. Et même si "la mort d'un inconnu n'est pas un évènement bouleversant, sinon on pleurerait toutes les trois secondes. Roland ne me (lui)manque pas", sa vision de la vie va en être modifiée.

    Un livre inclassable par son originalité, sa fantaisie décalée et par les émotions qui surgissent au coin d’une phrase !

    Un grand merci à Julien (Dialogues) pour ce conseil de lecture.

    "Roland est mort depuis une semaine dans l'indifférence générale. Il n'avait plus de famille, même pas une cousine alcoolique, venue lui réclamer une petite Suze, une cousine squelettique qui noie sa détresse dans un verre de cantine. Il n'avait même pas un ami venu lui confier ses problèmes de fric, ses problèmes de fesses, ses problèmes en général, qui donnent envie de taper sur la table en disant " La vie c'était mieux sous Mitterrand!". Personne n'est venu frapper à sa porte, même pas un voisin pour lui demander s'il allait bien, s'il avait besoin d'une soupe instantanée ou d'un cachet d'aspirine, s'il avait envie de jouer à la belote ou au rami. Roland est mort dans la plus grande solitude. Il ne laisse aucun contact, aucun ami. il n'avait pas de vie sociale. il n'avait qu'un caniche."

    "Trente minutes d'attente. C'est le temps suffisant pour entrer entrer en contact avec des végétaux en plastique. A Pôle emploi, il y a des plantes artificielles s'épanche , on lui raconte sa vie. Le bégonia en plastique devient substitut de psy.(..) On vouvoie le bégonia. On le respecte. Il est la première étape, juste avant de rencontrer un conseiller de Pôle emploi. "

    "Quand la solitude prend racine, elle est plus tenace qu'un chiendent."


  • Conseillé par (Libraire)
    8 avril 2016

    Roland est mort mais il est plus vivant que jamais !

    "Roland est mort" ou LE livre qu'on commence et qu'on ne repose plus !!
    C'est l'histoire d'un jeune gars au chômage, qui aime les cassettes pornos et le Campari ...
    Et puis il y a Roland, son voisin qu'il ne connaît pas.Et Roland meurt, seul ...
    Notre narrateur "hérite" du chien, Mireille (parce que son voisin était fan de Mireille Mathieu) et des cendres de Roland !
    Et là commence quelque chose de totalement ubuesque à tenter de comprendre qui est Roland ...
    Sur un sujet tragique au départ, on se laisse totalement emporter par l'écriture simple et limpide de Nicolas Robin et on rit parfois, souvent même !
    Un cocktail de poésie, d'humour et d'imagination!
    Un vrai baume au coeur ...