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Snow queen

Michael Cunningham

Belfond

  • Conseillé par
    20 mai 2015

    Une agréable ambiance neigeuse et cotonneuse

    Ce qui m’a énormément plus dans ce livre, c’est vraiment l’ambiance cotonneuse et un peu tristounette qui enveloppe tous ces destins et désillusions présentes ou latentes. Le déroulé est assez lent, assez intérieur. Michael Cunningham préfère s’intéresser aux pensées des uns et des autres, plutôt qu’à leurs actes. Cet aspect psychologique et tout en intériorité est vraiment le point fort de ce roman.

    J’ai aussi trouvé qu’il parvenait à créer des relations vraiment fortes entre les amis, que les relations soient amicales, amoureuses ou sensuelles. A chaque fois, le désir – sans le limiter au désir corporel – est presque palpable. Désir de devenir quelqu’un d’autre, désir d’exister, désir de vivre, désir d’aimer, et ce qui est très beau et assez triste en même temps, ce sont tous ces espoirs déçus, toutes ces envies qui passent et fondent comme la neige, sans permanence, et qui reviennent avec un visage différent d’une année sur l’autre.

    http://micmelo-litteraire.com/snow-queen-michael-cunningham/


  • Conseillé par
    26 avril 2015

    Barrett et Tyler sont frères et partagent le même appartement new-yorkais. Ils veillent aussi sur Beth, la compagne de Tyler, qui souffre d’un cancer. Un soir, alors qu’il traverse Central Park, Barrett voit une lumière. Il a beau lire les journaux dans les jours qui suivent, personne ne mentionne cette vision.

    Il y a chez Michael Cunningham une atmosphère particulière qui fait que relire l’un de ses romans revient à entrer sur un territoire dont on connaît certaines caractéristiques mais qui évolue néanmoins avec le temps. J’ai apprécié de me retrouver dans cet univers particulier. L’auteur décrit toujours très bien les relations entre hommes, ce sont toujours des passages que j’aime particulièrement dans ses romans, que ce soit les relations fraternelles ou le désir d’un homme pour un autre. Ici, il réussit aussi à nous dresser le joli tableau d’une quinquagénaire qui vit des relations avec des jeunes hommes sans que cela ne la satisfasse vraiment. Barrett et Liz se ressemblent beaucoup mais alors que Liz sait que la beauté de ses amants ne se substitue pas à l’amour qu’elle ne parvient pas à éprouver, Barrett vit (et le lecteur avec lui) le moment où il se rend compte que la bêtise de celui sur lequel il fantasme a le pouvoir de faire fondre ce désir. C’est un roman sur les ambitions déçues , Tyler ayant raté sa carrière de musicien, Barrett n’ayant pas non plus tenu les espoirs qu’on fondait sur lui, sur l’addiction puisque Tyler est cocaïnomane, sur la rage que l’on transfère : ici, c’est Tyler qui s’en prend sans cesse à Bush alors que ce qu’il ne supporte pas, c’est l’idée qu’il puisse perdre sa femme. Il y a toujours de belles pages sensuelles dans les romans de Cunningham, et les plus belles mettent toujours en scène deux hommes. Et puis contrairement à d’autres romans, il n’y a pas de pages un peu trop bavardes sur l’art.

    Moi qui n’aime ni La reine des neiges (le dessin animé), ni les histoires fantastiques, le titre et le résumé ont failli me faire passer à côté de ce roman qui ne conviendra pas à tout le monde, mais qui mérite d’être découvert.