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La crème était presque parfaite, Crimes gourmands

Noël Balen, Vanessa Barrot

Fayard

  • Conseillé par
    7 décembre 2014

    Des retrouvailles très appétissantes avec Laure et Paco, après une première rencontre dans Petits meurtres à l'étouffée qui se déroulait dans la région lyonnaise. Cette fois-ci, c'est la Normandie, ses spécialités culinaires, son terroir et ses paysages qui sont à l'honneur. Pommes à toutes les sauces, solides ou liquides et crème bien sûr, puisque le poison est en icelle. Les amateurs de polars rapides et sanglants seront déçus, on est plutôt dans une série qui allie terroir et meurtre(s) en même temps que la littérature, puisqu'un tenancier de maison d'hôtes souhaite ouvrir un restaurant qui ne servirait que des plats issus de l'œuvre de Marcel Proust ; je ne suis pas spécialiste de l'écrivain qui séjournait régulièrement en Normandie, mais certains passages cités ont l'air de véritables recettes de cuisine : "Faites-moi au moins l'honneur de goûter à mes spécialités proustiennes... Cette semaine, je compte sur toi pour me donner ton avis : c'est très important et tu m'aideras à finaliser ma carte. J'ai préparé un bœuf mode en gelée, tel qu'il est évoqué dans Le Temps retrouvé et A l'ombre des jeunes filles en fleurs. C'était un des plats préférés du grand Marcel... Servez-vous !" (p.27/28)

    Le ressort de bouquin n'est pas dans un suspense intenable ou dans des coulées d'hémoglobine. Non, il est dans la découverte de la région et dans la description des gens qui l'habitent et qui sont véritablement habités par leur passion du bon. Il est aussi dans le travail de journalisme, dans le souci de mettre en valeur tant par la photo que par les textes les producteurs et restaurateurs rencontrés. Et c'est lors de ces rencontres que Laure tend l'oreille et recueille des informations, des rumeurs, des bribes de conversations. Laure n'enquête donc pas vraiment, elle accumule et à un moment ou un autre, une hypothèse naît. Elle peut alors s'en ouvrir au capitaine de gendarmerie Cadour. Reste alors à trouver à qui profite le crime. Sur ce coup-ci, Laure a bénéficié de l'aide précieuse d'Amandine sa fille-adolescente et de Daphné, une collaboratrice du magazine venues passer le week-end en Normandie.
    Un roman très plaisant, léger, qui met le lecteur en joie, le fait rire ou sourire, qui se lit aisément, d'un seul coup puisqu'on n'a pas envie de le poser, à rapprocher bien sûr de la série Le sang de la vigne (dont Noël Balen est également le co-auteur). Une série aux couvertures très reconnaissables, sobres et parfaites et aux titres évocateurs tant pour la cuisine que pour le polar. Vivement la suite, normalement, Un cadavre en toque.