il aura fallu 2014 pour qu'un tel ouvrage de vulgarisation existe, ce qui montre que c'est un sujet qui reste délicat à aborder. Comme tous concepts, l'antisémitisme est à manier avec prudence pour éviter toute forme de relativisme à contre-emploi. Même si on a l'impression que le phénomène est globalement en recul en France, il n’empêche que comme un virus, il mute pour revenir sous d'autres formes plus insidieuses. L’apport de ce livre c'est de démontrer que l’antisémitisme est multiforme, que cette forme de racisme bien particulière se cache sous des arguments de l'antisionisme, de la défense de la cause palestinienne et peut rapprocher des personnes ou des groupes qui se détestent profondément par ailleurs comme les islamistes, l'ultra gauche et l’extrême droite. Sous la forme d'un entretien d'un bon niveau intellectuel, ce qui n'est pas désagréable, l'auteur définit et explique 4 formes d’antisémitisme : l’anti-judaïsme religieux chrétien, le nationalisme raciste d’extrême droite, l’anticapitalisme d’extrême gauche et l'antisionisme islamiste. Une lecture qui devrait faire partie du parcours citoyen des élèves.

Un livre efficace, facile à lire qui aborde en 150 pages à la fois la théorie sur les valeurs de la République en expliquant le sens des 4 piliers que sont l'égalité, la langue, la mémoire de la révolution et la laïcité, mais aussi la pratique sur ce que nous pouvons changer dans notre regard sur les thèmes comme l'immigration, l'identité, la laïcité, les frontières, les discriminations, l'intégration, le retour du religieux, l'enseignement de l'Histoire. Il fait aussi quelques propositions de bon sens pour faire évoluer les mentalités comme l'ouverture des bibliothèques le soir et le dimanche pour promouvoir la culture au lieu d'ouvrir les magasins, le petit déjeuner offert aux élèves à l'école pour bien commencer la journée par un moment de fraternité ou l'accès à des filières sélectives aux meilleurs élèves de chaque lycée pour les encourager à rester et à ne pas contourner la carte scolaire. Créer du lien social pour éviter le repli sur soi, créer des passerelles entre les générations, les communautés pour faire vivre ce que nous avons de meilleurs : les droits de l'homme. Il est grand temps de redonner du sens à notre Histoire et à nos valeurs en partant du principe que nous ne pouvons agir que sur nous-même. C'est un livre qui refuse la logique de la victimisation, du repli sur soi, du déclinisme et du défaitisme et qui permet de balayer devant notre porte.

Ouvrage qui aborde les sept représentations de la laïcité française en les confrontant à la loi, son esprit et sa jurisprudence afin d’interroger le « modèle » français de la laïcité. Il distingue les cinq laïcités historiques et deux nouvelles pour démontrer le glissement de gauche à droite du principe de laïcité en France. La dernière partie sur les seuils de laïcité au travers de l'histoire mériterait d'être approfondie et pourrait même faire l'objet d'un ouvrage à part, tant la matière est riche d'analyse. C'est toujours un plaisir de lire J. Baubérot. Son style direct, journalistique, ne s’embarrasse pas de précaution de langage pour un universitaire, ce qui en fait un ouvrage accessible pour le grand public. Il n'hésite pas à nous faire part de son point de vue, ce qui fait de l'auteur un acteur engagé d'une certaine forme de laïcité dite "accommodante" ou "inclusive", R Debray dirait "intelligente" par rapport à des approches plus strictes, juridiques, comme H. Penà Ruiz, C. Kintzler ou C. Fourest, qui méritent néanmoins d'être étudiées et dont j’apprécie aussi les nuances.

Un ouvrage de réflexion philosophique sur le principe de laïcité avec une thèse simple et ambitieuse à la fois : c’est le minimalisme de l’idée de laïcité qui en fait sa puissance. Son efficacité s’apprécie à la quantité concrète de liberté qu’elle rend possible. La première partie sur le concept de laïcité est limpide, comme celle sur les fausses questions laïques qui permet de faire la part des choses et d'éclairer le jugement. Par contre le dernier chapitre : laïcité, culture critique, morale et humanités est ardue et nécessite un bon bagage culturel pour saisir les nuances.

... des méthodes qui sont utilisées tous les jours dans notre environnement pour nous influencer. Un ouvrage facile à lire, non dénué d'humour, ce qui ne gâche rien, bien au contraire, et qui développe la théorie de l'engagement, ou comment l'esprit humain accepte bien volontairement de se soumettre à certains comportements s'il a le sentiment d'avoir décidé librement. C'est ce sentiment de liberté qui nous engage et rend possible la rationalisation de nos actes et qui nous pousse à une escalade de l'engagement.
Vous allez à la fois apprendre des choses sur vous, mais aussi conscientiser des méthodes que nous et les autres utilisons tous les jours dans nos relations humaines que ce soit au travail ou dans la vie privée. La Boétie n'avait-il pas commencé à explorer le sujet en écrivant en 1576 son discours sur la servitude volontaire?