Toujours dans sa lignée féministe, Roxane Gay nous offre ici un recueil de nouvelles.
C'est une lecture éprouvante que nous propose, cette fois encore, l'autrice. Les nouvelles tournent autour de femmes puissantes ou « difficiles » selon les standards de la société. Marginales et torturées, elles acceptent cette part de noirceur intérieure qui les rend fortes et prêtes à tout.
Roxane Gay explore les bas-fonds des États-Unis, où les émotions sont à vif et la violence omniprésente. Les portraits sont habités, déroutants, parfois cruels et autodestructeurs. Mais ils demeurent longtemps gravés en nous après la lecture.

Très jeune, après avoir brièvement rêvé de devenir actrice, Mrinalini découvre la médecine. Cela marquera les débuts de sa future vocation : elle sera médecin et mettra des enfants au monde.
Après des études en Angleterre, elle reviendra à Madras, la ville qui l'a vu grandir, et ouvrira une clinique gynécologique.
C'est au fil de ses consultations que nous faisons la connaissance de plusieurs femmes : Zubeida, Megha, Leela, Pooja, Tulsi et Anjolie - toutes proviennent de milieux sociaux, culturels, politiques ou religieux différents.
Par ces portraits sans fard, Priyamvada Purushotham nous plonge dans une Inde contemporaine aux mille nuances. La réalité sociale du pays, bien que glaçante, est sublimée par la force de caractère de ces femmes. Leur courage et leur résilience sont portés par le regard doux et malicieux de l'autrice, qui nous transperce par son authenticité.

« Tu ne veux pas écrire un moment sérieux ? »
Voici ce que déclare Lisa à Alan, notre protagoniste, après l'avoir quitté. Lui qui n'avait pas eu le succès escompté à la parution de son premier roman, est piqué au vif. Alors, le jeune homme se lance un défi : celui de réaliser l'œuvre de sa vie, son chef-d’œuvre absolu. Un roman profond, engagé, qui lui fera connaître gloire et succès.
Tout semble se profiler pour le mieux, les idées jaillissent dans la tête d'Alan et il peut écrire en toute quiétude sur la terrasse de ses voisins, qui l'ont chargé d'entretenir la piscine pendant leur absence.
Et pourtant, rien ne se passe comme prévu. La page reste blanche, l'ombre de Lisa plane au-dessus de notre héros et cette satanée piscine n'en finit plus de verdir...
Fabrice Caro nous régale avec ce roman, qui n'est pas sans rappeler "Le discours" par ses digressions savoureuses.

Après le succès de son roman "Vox", Christina Dalcher revient avec "Q.I", une dystopie glaçante qui ne peut laisser indifférent.
Imaginez un monde où le potentiel intellectuel de chacun est calculé selon un référentiel : le quotient Q. Ce quotient détermine la place de chacun dans la société, mais il est d'autant plus important pour les enfants car il détermine dans quel établissement scolaire ils seront envoyés. Les scores élevés ont accès à des écoles d'élites, promesses d'un futur radieux, tandis que les scores les plus bas sont envoyés dans des internats fédéraux limitant grandement les choix possibles de carrières.
Lorsque le quotient Q de sa fille baisse drastiquement, le monde d'Elena Fairchild bascule. Impossible pour cette mère de laisser sa fille partir à l'autre bout du pays, dans des conditions aussi soudaines qu'incompréhensibles. D'autant plus que la jeune fille ne semble pas être la seule impactée...
Inégalités sociales, course aux résultats et élitisme – autant de thématiques qui font douloureusement écho à notre monde actuel.

Les éditions Au vent des îles est une maison qui œuvre à faire connaître les littératures du Pacifique et de l'Océanie. Une ouverture sur ces cultures et identités souvent méconnues.
" La baleine tatouée" nous emmène en Nouvelle-Zélande et nous initie à la culture maorie, de ses origines telles qu'elles sont contées à sa persistance dans la modernité.
Il y a, d'une part, la légende du chevaucheur de baleine qui aurait marqué les prémices de l'installation du peuple maori en Nouvelle-Zélande ainsi que son lien sacré avec la nature qui l'entoure. Et puis il y a les tribus maories de notre temps, dans lesquelles les chefs tentent tant bien que mal de préserver les savoirs et traditions. C'est dans une de ces tribus que naît Kahu. La dernière-née peine à trouver sa place tant son grand-père, le patriarche de la famille mais aussi le chef de la tribu, voit d'un mauvais œil cet enfant, qui a le malheur de ne pas être né garçon. Les filles ne peuvent transmettre cette culture ancestrale, ni la célébrer. Cela est réservé aux hommes.
Mais la petite Kahu est bien déterminée à gagner l'affection de son grand-père et à prouver sa valeur. Les liens ancestraux avec la nature, transmis de génération en génération, coulent dans ses veines et lui promettent une destinée inattendue.
Entre malice et tendresse, le chant des baleines nous accompagne au long de notre lecture, ponctuée par la mélodieuse langue maorie. Il n'y a plus qu'à se laisser emporter.
Haumi e, hui e, tāiki e. Ainsi soit fait.