L'arbre au fond de la jetée

Ce recueil rassemble une sélection de poèmes rédigés de 1995 à 2015 et pour une trentaine d'entre eux déjà publiés en revue (Etudes, Arpa, Nunc, etc..) Certains textes se présentent comme des poèmes en prose, d'autres adoptent le vers libre, mais tous concourent à la construction d'un même univers poétique à la fois stable et protéiforme : la coincidence du trivial et du spirituel y fait l'étonnement de la vie et de la parole toujours renaissante de ses cendres. Comme le dit très bien Jean-Pierre Lemaire, la poésie de L'arbre au fond de la jetée « penche tantôt du côté des mots, tantôt du côté des choses. » Qu'il s'agisse de la nuit dans les rues de Taipei ou d'un hommage à Joyce, il est nécessaire de se laisser emporter par la métamorphose des sonorités si l'on veut donner toutes ses chances à la musique du langage. Quand, par contre, le recueil penche « du côté des choses », « les mots se soumettent au regard, à une vue attentive. Ils dépeignent des lieux traditionnels, comme un lavoir ou une« cour de ferme » qui fait songer à Follain, ou, au contraire, des lieux emblématiques de la vie contemporaine ( « vitrine », « laverie », « chambre à louer »), un peu à la manière des tableaux d'Edward Hopper, qui a d'ailleurs inspiré un poème sur « l'ouvreuse ».