Notes pour servir à l'histoire de Limoges et du Limousin (Éd.1896)

« Palais épiscopal
Ce palais a été bâti sous l'épiscopat de Mgr d'Argentré, évêque de Limoges. Entrepris en 1700, cet édifice ne fut terminé qu'en 1787, sous la direction de M. Brousseau, architecte. Au dire des hommes compétents, ce serait un des plus beaux monuments en son genre qui existe en France. Les bâtiments accessoires et les vastes jardins établis en terrasses qui dominent la vallée de la Vienne, constituent, avec le Palais, un ensemble d'une perfection admirable.
 
Palais de Justice
Ce monument devrait être moins écrasé, car ce n'est pas trop dire que de le comparer à une torpille qui, d'ailleurs, ne produit de fulminate que pour les malheureux qui en sortent déçus dans leurs espérances.
Dans son aménagement actuel, on ne voit de vastes que les salles d'audiences, quant aux autres pièces, notamment celles des greffes, ce sont de véritables bouges où l'on a marchandé l'air et la lumière ; d'où l'on peut en déduire que ce ne sont que des cellules à tuberculeux.
Avec un second étage, on aurait donné à l'édifice un caractère monumental et, avec cela, le moyen d'avoir des greffes spacieux, éclairés et parfaitement aérés, sans compter les salles de lecture, de conférence, etc., que l'on aurait créées dans cet étage. La construction remonte aux années 1813 à 1816.
 
Hôtel du XIIe corps d'armée
Le bâtiment principal et les accessoires ne laissent rien à désirer selon moi. Par son style simple, mais sévère, l'établissement répond parfaitement à son objet.
L'Hôtel est en façade sur la place Jourdan, où l'on a élevé la statue de ce Limousin devenu grand homme de guerre.
La construction de cet édifice remonte aux années 1865 à 1867.
 
Hôtel de Ville
Cet édifice, de construction récente, ne laisse rien à désirer sous tous les rapports. Le luxe que l'on admire dans l'ensemble comme dans les détails de construction et d'aménagement répond on ne peut mieux aux exigences d'une grande cité industrielle et commerciale, à un degré supérieur, degré auquel il faut la ranger par les millions d'affaires qui s'y traitent annuellement.
Cette œuvre d'une beauté peu commune, est due à l'initiative persévérante de M. le sénateur René Pénicaud, alors qu'il était maire de Limoges. La construction a duré de 1870 à 1883. Elle est due au talent remarquable de M. l'architecte Leclerc, de Paris, secondé par M. Geay, architecte diocésain. Les dépenses se sont élevées à la somme de 1 645 406 fr. 66.
 
Hôtel de la Préfecture
Ancien Palais de l'Intendance du Limousin, avant la Révolution, le nouveau régime en a fait le siège de la préfecture de la Haute-Vienne.
Les bâtiments ne présentent aucune régularité de forme architecturale. Ils tombent en ruine en ce moment. Il Importe donc, pour faire quelque chose qui réponde à la fois au besoin du moment et à l'importance du département, de ne pas hésiter à trancher dans le vif pour satisfaire ces conditions. La reconstruction du nouvel édifice au même endroit, devrait entraîner, selon moi, la suppression de la rue des Prisons, l'ouverture d'une nouvelle rue le long de l'église de Saint-Michel et l'élargissement à vingt mètres de la rue Monte-à-Regret, rue qui devrait prendre le nom de rue de la Préfecture, car les anciens noms éveillent la tristesse et la pitié chez tout homme sensible, qui ne voudrait voir que le bien dans la société.
 
Caserne des Bénédictins
C'était autrefois l'ancienne abbaye de Saint-Augustin fondée au Ve siècle. Le monastère fut reconstruit au XIIe siècle et occupé à partir de 1617 par les Bénédictins.
Étant devenu propriété de l'État à la suite de la Révolution, on l'affecta d'abord à une Maison centrale de détention, recevant les condamnés de plusieurs départements ; mais une nouvelle organisation de ces établissements étant survenue vers 1871, celui-ci devint libre et dès 1872 on l'appropria pour une caserne d'infanterie.
 
Caserne de la Visitation
Cette caserne établie dans l'ancien couvent de la Visitation, a été construite et agrandie de 1857 à 1861. Elle peut contenir deux bataillons d'infanterie. Une partie de l'ancien jardin public a été affecté à une vaste cour au devant de la caserne ; le surplus a permis de construire l'École de médecine et de pharmacie.
Les anciens bâtiments du couvent de la Visitation, placés derrière, sont affectés au dépôt d'infanterie. Ces bâtiments contiennent en outre les magasins d'armes, d'habillement et d'effets militaires.
 
Caserne de Beaupuy
Celte caserne est située sur le plateau de Montjovis, à proximité de l'avenue de Poitiers et du faubourg du même nom. Elle est desservie par la route et par un beau chemin qui longe la gare des Charentes.
Elle est assez vaste pour loger un régiment au complet. Elle a été bâtie en 1885. »

Notes pour servir à l'histoire de Limoges et du Limousin / par Martial Massaloux,...
Date de l'édition originale : 1896
Sujet de l'ouvrage : Limoges (France)

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