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La paix au village, Clergé paroissial et règlement des conflits dans la France d’Ancien Régime
EAN13
9791026710714
Éditeur
Champ Vallon
Date de publication
Collection
Epoques
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La paix au village

Clergé paroissial et règlement des conflits dans la France d’Ancien Régime

Champ Vallon

Epoques

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L’actualité nous le montre : dans un contexte où les politiques publiques
cherchent à désengorger les tribunaux, et où de multiples réticences
s’expriment face à des instances judiciaires à la fois très critiquées et très
sollicitées, les formes alternatives de règlement des conflits suscitent un
intérêt renouvelé. Ce livre examine sous un angle inédit les origines de ces
transactions situées en amont ou en marge de la justice institutionnelle :
arbitrage, conciliation, médiation, arrangements à l’amiable. Au croisement de
l’histoire judiciaire et de l’histoire religieuse, il éclaire un aspect de
l’action des curés qui n’a jamais été étudié pour lui-même jusqu’à présent :
l’apaisement des différends. Il s’agit principalement de querelles familiales,
successorales, de problèmes de bornage, de dettes non remboursées, d’insultes,
ou encore de la répartition de la charge fiscale au sein de la communauté. Ces
conflits et leur résolution nous plongent au cœur de la vie quotidienne des
villageois sous l’Ancien Régime. L’histoire religieuse a eu tendance à
considérer cette fonction, de même que d’autres tâches administratives
déléguées aux curés, comme accessoire voire parasite. Elle répond pourtant en
bien des points au message chrétien et s’accorde avec d’autres obligations
curiales, notamment l’administration des sacrements. Par ailleurs, l’histoire
judiciaire, portant son intérêt sur les justices de proximité, a montré que
les villageois disposaient d’une palette de moyens différents, qui ne
s’excluaient pas l’un l’autre, pour résoudre leurs conflits. Parmi ces moyens
figure le règlement à l’amiable qui implique un tiers médiateur : seigneur,
homme de loi, ami commun ou ecclésiastique. Mais la spécificité de
l’intervention d’un clerc n’a pas été suffisamment questionnée, et le recours
à l’intermédiaire du prêtre trop souvent considéré comme archaïque. Une
enquête approfondie a permis de collecter des sources de nature diverse qui
éclairent le déroulement de ces arrangements dans la France du XVIIe siècle.
Pour cela, l’ouvrage combine différents niveaux d’observation. À partir
d’écrits personnels, il étudie la place de ces accommodements dans le
quotidien d’un curé et la manière dont ils s’articulent avec son action
pastorale. Cette approche centrée sur l’individu révèle que les prêtres
pacificateurs ne sont pas nécessairement pacifiques, mais qu’ils témoignent
plutôt d’un goût prononcé pour les questions judiciaires. À l’échelle de la
paroisse, le livre analyse comment se déroulent concrètement ces transactions
et quels rapports elles instaurent entre les paroissiens et leurs curés. Plus
largement, il repère les encouragements de toute nature à apaiser les
différends, qui ne suscitent pas pour autant l’adhésion de tous. Il met aussi
en évidence le contexte favorable à la résolution alternative des conflits par
les curés, qu’il s’agisse des missions intérieures auxquelles ils sont
associés, des grandes ordonnances de réforme de la justice, de la lutte contre
les duels ou de l’action des réseaux dévots. Ainsi, l’étude de ces modestes «
artisans de paix » éclaire d’un jour nouveau l’histoire de la médiation et de
ces formes alternatives de règlement que l’on redécouvre aujourd’hui. Anne
Bonzon intègre l’École normale supérieure de Saint-Cloud en 1984. Elle obtient
l'agrégation d'histoire en 1987. Sa thèse de doctorat, soutenue en 1996 sous
la direction de Marc Venard, est publiée sous le titre L’esprit de clocher.
Prêtres et paroisses dans le diocèse de Beauvais (1535-1650) en 1999, et a
obtenu le prix Afforty en 2000. Après avoir enseigné au lycée Jean Vilar de
Meaux de 1988 à 1996, elle obtient un poste de maître de conférences à
l'université Lille-III en 1996, puis en 2008, de maître de conférences à
l'université Paris-VIII, dont elle a codirigé le département d'histoire de
2012 à 2014. Elle obtient une délégation CNRS en 2010-2011. Elle est
secrétaire générale de la Société d’histoire religieuse de la France, membre
du conseil d’administration de la Société d’histoire moderne et contemporaine,
du comité de rédaction de la Revue d'histoire moderne et contemporaine, et du
Comité des travaux historiques et scientifiques (section histoire du monde
moderne, de la Révolution française et des révolutions). Publications La
religion dans la France moderne, en collaboration avec Marc Venard, Paris,
Hachette, 1998, rééd. 2008. L’esprit de clocher. Prêtres et paroisses dans le
diocèse de Beauvais (1535-1650), Paris, Le Cerf, 1999, 527 p. Dictionnaire de
la France moderne, en collaboration avec Katia Béguin et Jean-Yves Grenier,
Paris, Hachette, 2003. (dir.) La paroisse urbaine du Moyen Age à nos jours,
Paris, éd. du Cerf, 2014, en collaboration avec Philippe Guignet et Marc
Venard. (dir.) Justices croisées. Histoire et enjeux de l'appel comme d'abus
(XIVe-XVIIIe siècle), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2021, en
collaboration avec Caroline Galland.
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