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Découverte du monde
EAN13
9782889071456
Éditeur
Zoé
Date de publication
Collection
C. F. RAMUZ
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Découverte du monde

Zoé

C. F. Ramuz

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Texte tardif (1939), Découverte du monde propose une manière de bilan de
l'itinéraire personnel que l'ancien «petit garçon» a choisi. C. F. Ramuz est
né à Lausanne le 24 septembre 1878. Il a fait des études de Lettres à
l'université de Lausanne et y a obtenu sa licence en 1901. Il a exercé la
profession de maître d'études au Collège d'Aubonne avant de comprendre
rapidement qu'il n'était pas fait pour l'enseignement. Il s'est alors rendu à
Paris et a étudié à la Sorbonne où il a préparé une thèse sur Maurice de
Guérin. Il y a vécu entre 1904 et 1914 et y a écrit Aline (1905), Jean-Luc
persécuté (1909) ou encore Vie de Samuel Belet (1913). De retour en Suisse
romande, il consacre l’entier de sa vie à l’écriture, à sa langue, à son œuvre
sans cesse reprise, corrigée, retravaillée et d’une intensité extraordinaire.
Sa vie sociale s’amenuise à mesure qu’il grandit pour se concentrer sur son
écriture telle un moine copiste. Dans Découverte du monde l’autobiographe se
désigne comme un saturnien, c'est à dire un malheureux, qui a sans cesse à se
combattre lui-même. Que devient-il lorsque la force de lutter lui fait défaut
? Ramuz doit se résigner à accepter un sentiment d'impuissance, qui ira
grandissant, et qui, pendant les dernières années de sa vie, prendra le
dessus. L'auteur n'est plus le même, n'est plus à même de juguler ces 1000
craintes. Et l'attachement aussi touchant que pathétique dont il fait preuve à
l'égard de ses proches, en particulier de son petit-fils, « Monsieur Paul »,
traduit la fragilité qui l’habite et le submerge. Le démiurge devient alors le
frère de ses personnages, au point de s'avouer que même sa croyance dans les
pouvoirs de l'art n'était qu'un leurre, et qu’il n'est lui aussi, comme nous
tous, rien d'autre qu'un « pauvre homme ». F. Ramuz (1878-1947) est un
inventeur de formes romanesques, un explorateur de la langue française qui a
cherché tout au long de sa vie à être au plus près possible de l’effet
expressif voulu. Né à Lausanne dans une famille de la bourgeoisie commerçante
qui attend de lui qu’il « réussisse », il rejette tout déterminisme culturel
et fait naître l’écrivain C.F. RamuzComme les primitifs flamands, Ramuz met en
scène des gens de tous les jours, au plus près de la terre, au plus près de ce
qu’ils sont, avec cette simplicité si difficile à atteindre, qui nous les
rend, à nous lecteurs, formidablement vivants. Cela avec un sens visuel qui
sort de l’ordinaire. Il le reconnaissait volontiers: « Mes idées me viennent
des yeux, — si j’ai des maîtres, ce sont les peintres. » Ramuz est un être
ambivalent, à multiples facettes, il contrôle son image, comme l’atteste cette
note de 1924 à Henri Poulaille, attaché de presse aux éditions Grasset : « Je
suis né en 1858, mais ne le dites pas. Je suis né Suisse, mais ne le dites
pas. Dites que je suis née dans le pays de Vaud, qui est un vieux pays
savoyard, c’est-à-dire de langue d'oc, c'est à dire français et des bords du
Rhône, non loin de sa source. Je suis licencié ès lettres classiques, ne le
dites pas. Dites que je me suis appliqué à ne pas être licencié ès lettres
classiques, ce que je ne suis pas au fond, mais bien un petit-fils de
vignerons et de paysans que j'aurais voulu exprimer. Mais exprimé, c’est
agrandir. Mon vrai besoin, c’est d’agrandir… Je suis venu à Paris tout jeune;
c'est à Paris que je me suis connu et à cause de Paris. J'ai passé pendant
douze ans, chaque année, plusieurs mois au moins à Paris; et les voyages de
Paris chez moi et de chez moi à Paris ont été tous mes voyages ! (Outre celui
que j'ai fait par religion jusqu'à la mer, ma mère, descendant Le Rhône) Peu à
peu, Ramuz abandonne la narration linéaire et la multiplication des points de
vue et adopte souvent un narrateur collectif et anonyme, « on ». Ses romans
parlent d’ordre et de transgression, de création et de destruction, toujours
d’amour et de mort. Son écriture audacieuse lui valent des critiques de ceux
qui lui reprochent d’écrire mal « exprès ». Dès 1924, Grasset publie les
livres de Ramuz. Son œuvre est aujourd’hui publiée dans la collection de la
Pléiade.
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