- EAN13
- 9782600317870
- Éditeur
- Droz
- Date de publication
- 2015
- Collection
- Travaux d'Humanisme et Renaissance
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Equivoques de la pudeur
Fabrique d'une passion à la Renaissance
Dominique Brancher
Droz
Travaux d'Humanisme et Renaissance
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-
Aide EAN13 : 9782600317870
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« Qu’a fait l’action génitale aux hommes, si naturelle, si nécessaire, et si
juste, pour n’en oser parler sans vergogne », s’indigne Montaigne qui ne se
prive pas, quant à lui, de mettre la pudeur au service de l’économie sensuelle
de son œuvre. Car qui « n’y va que d’une fesse » y va tout de même. Aussi
fallait-il dégager la pudeur d’une approche anthropologique naïve, pour
souligner l’ambiguïté d’une passion où le retour de l’obscène le dispute sans
cesse au refoulement vertueux. Mesurer également combien la Renaissance dut
repenser cette ambivalence, en confrontant l’héritage antique et médiéval à
ses propres découvertes. Du De verecundia de Salutati (1390) jusqu’à
l’officialisation du mot au XVIIe siècle par Vaugelas, s’invente en effet, au
fil d’un débat où se croisent médecine, morale et rhétorique, un usage retors
de la pudeur, à la fois épistémologique et poétique. Son enjeu n’est rien
moins que le rôle assumé par les écritures du corps dans l’élaboration d’un
savoir sexuel où la production de vérités conjugue toujours art érotique et
art de ne pas dire.
juste, pour n’en oser parler sans vergogne », s’indigne Montaigne qui ne se
prive pas, quant à lui, de mettre la pudeur au service de l’économie sensuelle
de son œuvre. Car qui « n’y va que d’une fesse » y va tout de même. Aussi
fallait-il dégager la pudeur d’une approche anthropologique naïve, pour
souligner l’ambiguïté d’une passion où le retour de l’obscène le dispute sans
cesse au refoulement vertueux. Mesurer également combien la Renaissance dut
repenser cette ambivalence, en confrontant l’héritage antique et médiéval à
ses propres découvertes. Du De verecundia de Salutati (1390) jusqu’à
l’officialisation du mot au XVIIe siècle par Vaugelas, s’invente en effet, au
fil d’un débat où se croisent médecine, morale et rhétorique, un usage retors
de la pudeur, à la fois épistémologique et poétique. Son enjeu n’est rien
moins que le rôle assumé par les écritures du corps dans l’élaboration d’un
savoir sexuel où la production de vérités conjugue toujours art érotique et
art de ne pas dire.
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