- EAN13
- 9782402167444
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Albin Michel)
- Date de publication
- 1980
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
... En ces temps-là, Thom’Ndundu eut une fille et il la nomma Sophie pour se
faire à lui-même une promesse de sagesse. Thom’Ndundu eut ensuite un fils et
il le nomma Prosper car c’était là le vœu qu’il espérait voir exaucé pour lui-
même et pour les siens : son frère aîné Tchiluembh, sa sœur Liambu, et encore
Diosso, Loango... Les siens qu’il voulait vêtir, parce qu’en effet il avait
appris le métier de tailleur lorsqu’en revenant de France, où l’administrateur
de L’Escaut l’avait emmené comme boy, il avait échoué à Grand-Bassam... Mais
Thom’Ndundu meurt avant de jouir de la sagesse et de la prospérité des deux
enfants qu’il a mis au monde et qu’il laisse orphelins et sans héritage.
Alors, tout au long de ce livre, Sophie et Prosper vivent une dérive parmi des
ombres auxquelles se mêle la tenace odeur des cancrelats - dont on dit qu’ils
sont le symbole de la longévité et de la résistance au malheur. Jusqu’au jour
où Prosper s’aperçoit qu’on lui a volé son destin ; tandis que Sophie demeure
trop sage pour comprendre l’exaltation de son frère, qui veut amener les morts
eux-mêmes à signer une pétition disant qu’on n’a jamais vu des cancrelats
aller se plaindre d’une poule au tribunal des poules... Mais ce livre n’est
pas un précis d’entomologie. Œuvre d’un poète et écrivain congolais, ce beau
roman riche d’évocations nous montre seulement que les cancrelats partagent et
troublent la vie de tant d’hommes et de femmes, nés en des temps où deux
mondes, sans avoir jamais convenu en commun d’un rendez-vous, se sont mal
rencontrés.
faire à lui-même une promesse de sagesse. Thom’Ndundu eut ensuite un fils et
il le nomma Prosper car c’était là le vœu qu’il espérait voir exaucé pour lui-
même et pour les siens : son frère aîné Tchiluembh, sa sœur Liambu, et encore
Diosso, Loango... Les siens qu’il voulait vêtir, parce qu’en effet il avait
appris le métier de tailleur lorsqu’en revenant de France, où l’administrateur
de L’Escaut l’avait emmené comme boy, il avait échoué à Grand-Bassam... Mais
Thom’Ndundu meurt avant de jouir de la sagesse et de la prospérité des deux
enfants qu’il a mis au monde et qu’il laisse orphelins et sans héritage.
Alors, tout au long de ce livre, Sophie et Prosper vivent une dérive parmi des
ombres auxquelles se mêle la tenace odeur des cancrelats - dont on dit qu’ils
sont le symbole de la longévité et de la résistance au malheur. Jusqu’au jour
où Prosper s’aperçoit qu’on lui a volé son destin ; tandis que Sophie demeure
trop sage pour comprendre l’exaltation de son frère, qui veut amener les morts
eux-mêmes à signer une pétition disant qu’on n’a jamais vu des cancrelats
aller se plaindre d’une poule au tribunal des poules... Mais ce livre n’est
pas un précis d’entomologie. Œuvre d’un poète et écrivain congolais, ce beau
roman riche d’évocations nous montre seulement que les cancrelats partagent et
troublent la vie de tant d’hommes et de femmes, nés en des temps où deux
mondes, sans avoir jamais convenu en commun d’un rendez-vous, se sont mal
rencontrés.
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