- EAN13
- 9782307016144
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (La Nef de Paris)
- Date de publication
- 1956
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
Par quels cheminements de l’existence Georges-Henri Guiraud se retrouve-t-il,
début 1947, en Extrême-Orient ? Le roman qu’il publie aujourd’hui se veut
discret sur ces sortes de problèmes. D’ailleurs, beaucoup plus qu’une
autobiographie, « Aux frontières de l’Enfer » apporte le bilan humain d’une
guerre perdue. Langue ample, riche, fourmillant d’images ; récit brutal d’un
univers sadique — mais écrit avec le cœur ; — un certain « ton » où perce une
nostalgie construite de réminiscences spirituelles ; une foi certaine dans la
libération des peuples opprimés. L’on a torturé dans les deux camps : au nom
de quoi justifier l’injustifiable ? Ni l’épopée tricolore pour les uns, dont
le romancier se sépare, ni le combat national pour les autres, à l’égard
desquels il ne cache pas sa sympathie, ne peut être appelé à la barre par une
impensable défense : pour l’Indochine comme pour l’Algérie, Georges-Henri
Guiraud se place lui-même au-dessus de sa conviction historique, et ainsi la
définit intégralement ; il s’inscrit en faux contre les faussaires de la
conscience morale, contre les stratèges qui méprisent l’humanisme. Car c’est
dans le souffle très pur de cette tradition éternelle, de. cette exigence du
cœur et de la raison, que cet ouvrage capital puise sa force de réquisitoire.
Au débouché d’une route aride, bouleversante, que le lecteur parcourt
passionnément jusqu’au bout et dont il sort épuisé, très las, vient le besoin
d’horizons respirables : le langage étonnant de la camaraderie tranchée net
par la mort, le cri des âmes douloureuses qui hantent les marais et les
rizières, dressent le faisceau d’une prière impossible vers une divinité à
laquelle l’auteur ne croit plus.
début 1947, en Extrême-Orient ? Le roman qu’il publie aujourd’hui se veut
discret sur ces sortes de problèmes. D’ailleurs, beaucoup plus qu’une
autobiographie, « Aux frontières de l’Enfer » apporte le bilan humain d’une
guerre perdue. Langue ample, riche, fourmillant d’images ; récit brutal d’un
univers sadique — mais écrit avec le cœur ; — un certain « ton » où perce une
nostalgie construite de réminiscences spirituelles ; une foi certaine dans la
libération des peuples opprimés. L’on a torturé dans les deux camps : au nom
de quoi justifier l’injustifiable ? Ni l’épopée tricolore pour les uns, dont
le romancier se sépare, ni le combat national pour les autres, à l’égard
desquels il ne cache pas sa sympathie, ne peut être appelé à la barre par une
impensable défense : pour l’Indochine comme pour l’Algérie, Georges-Henri
Guiraud se place lui-même au-dessus de sa conviction historique, et ainsi la
définit intégralement ; il s’inscrit en faux contre les faussaires de la
conscience morale, contre les stratèges qui méprisent l’humanisme. Car c’est
dans le souffle très pur de cette tradition éternelle, de. cette exigence du
cœur et de la raison, que cet ouvrage capital puise sa force de réquisitoire.
Au débouché d’une route aride, bouleversante, que le lecteur parcourt
passionnément jusqu’au bout et dont il sort épuisé, très las, vient le besoin
d’horizons respirables : le langage étonnant de la camaraderie tranchée net
par la mort, le cri des âmes douloureuses qui hantent les marais et les
rizières, dressent le faisceau d’une prière impossible vers une divinité à
laquelle l’auteur ne croit plus.
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