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Le prix d'un homme, Plaidoyer pour un prix minimum de la vie humaine
EAN13
9782246799320
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le prix d'un homme

Plaidoyer pour un prix minimum de la vie humaine

Grasset

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« Que se passerait-il dans l’économie mondiale si chaque vie humaine valait au
minimum un million d’euros ?
L’idée qu’il y ait un prix à la vie choque. C’est indigne ! C’est l’esclavage
! De fait, le trafic des êtres humains est une réalité quotidienne pour des
millions d’entre nous et les prix sont très variables : il en coûte ainsi
45.000 euros pour passer clandestinement d’Asie en Europe. Un enfant soldat se
négocie autour de 400 dollars en Afrique. Un bébé kidnappé se revend 7.000
euros en Chine, pour un garçon et 4.000 euros pour une fille. Une prostituée
nigériane se négocie autour de 40.000 euros en Italie ou en France, un enfant
esclave vaut 45 dollars en Inde...  Tout le monde a aussi en tête la grille
des prix des esclaves sexuelles publiée par DAESH ou les tarifs des passeurs
qui promettent l’Amérique ou l’Europe aux miséreux du monde entier.
Mais sait-on qu’à côté de ces mafias, dans les économies modernes, la vie a
aussi un prix ? C’est d’abord un prix de la mort : dans les décisions de
justice de compensation des victimes.  Lors d’un crash aérien, la famille d’un
passager américain recevra 4 millions d’euros, celle d’un passager européen
500.000 euros et celle d’un passager chinois ou indien beaucoup moins.
C’est aussi une pratique courante des systèmes de santé que d’arrêter les
frais pour des malades en phase terminale, euthanasie qui suscite beaucoup de
débats, alors que l’euthanasie qui frappe des millions d’êtres humains qui
n’ont aucun accès aux soins est bien plus silencieuse.
Tous les biens et services que nous consommons intègrent un seuil de sécurité
qui est calculé à partir d’un prix statistique de la vie. Des prix de la vie
sont ainsi fixés chaque jour par les marchés officiels ou souterrains, publics
et mafieux. Dès lors, penser que la vie n’a pas de prix est angélique ou
hypocrite. Au contraire, accepter et fixer une norme mondiale d’un prix
minimum de la vie humaine serait une amélioration pratique pour beaucoup. Un
prix minimum de la vie humaine à un million d’euros, par exemple ne
consisterait pas à donner un million d’euros à chaque être humain, mais cette
norme obligerait des politiques économiques et des stratégies d’entreprise
cohérentes avec le souci de préserver et de développer la vie.
Un prix minimum de la vie humaine est plus que compatible avec le
fonctionnement de l’économie et des marchés et bien entendu, rien n’interdit
d’aller au-delà comme le font déjà les opérateurs publics et privés dans le
monde développé. Ce socle serait une condition préalable au revenu minimum et
permettrait de tirer tout le profit des technologies : une harmonie entre
l’humanité et l’économie qui vient, celle des robots…»

              François-Xavier Albouy
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