- EAN13
- 9782246381297
- Éditeur
- Grasset
- Date de publication
- 04/2014
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
-
Papier - Grasset 28,40
Avec leurs expositions sans tableaux ou leurs concerts de silence, les avant-
gardes finissantes ont tourné les formes traditionnelles de l'art en dérision
et annoncé à leur insu l'éclectisme "postmoderne" : à défaut de choquer ou de
subvertir, les oeuvres en sont venues à exprimer la vision du monde propre à
leur créateur plus que le monde lui-même. L'acosmisme de l'esthétique
contemporaine apporte une singulière confirmation à la thèse nietzschéenne
selon laquelle la vérité de l'art résiderait dans la subjectivité de l'artiste
; les "produits culturels" tendent à devenir des cartes de visite élaborées -
le rapport à la réalité objective étant dès lors le monopole des sciences
positives. Comment cet étrange partage des rôles qui domine toute la culture
démocratique en est-il venu à s'instaurer ? C'est une longue histoire, qui
commence au milieu du XVIIe siècle avec l'invention de la notion de goût :
véritable révolution aux termes de laquelle, pour la première fois sans doute
dans l'histoire de l'humanité, l'essentiel de l'art consiste à plaire à la
sensibilité subjective. Mais si le beau est affaire de goût, comment pourrait-
il faire l'objet d'un consensus ? Comment penser des règles communes dans un
univers qui sacralise la volonté des sujets ?
gardes finissantes ont tourné les formes traditionnelles de l'art en dérision
et annoncé à leur insu l'éclectisme "postmoderne" : à défaut de choquer ou de
subvertir, les oeuvres en sont venues à exprimer la vision du monde propre à
leur créateur plus que le monde lui-même. L'acosmisme de l'esthétique
contemporaine apporte une singulière confirmation à la thèse nietzschéenne
selon laquelle la vérité de l'art résiderait dans la subjectivité de l'artiste
; les "produits culturels" tendent à devenir des cartes de visite élaborées -
le rapport à la réalité objective étant dès lors le monopole des sciences
positives. Comment cet étrange partage des rôles qui domine toute la culture
démocratique en est-il venu à s'instaurer ? C'est une longue histoire, qui
commence au milieu du XVIIe siècle avec l'invention de la notion de goût :
véritable révolution aux termes de laquelle, pour la première fois sans doute
dans l'histoire de l'humanité, l'essentiel de l'art consiste à plaire à la
sensibilité subjective. Mais si le beau est affaire de goût, comment pourrait-
il faire l'objet d'un consensus ? Comment penser des règles communes dans un
univers qui sacralise la volonté des sujets ?
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