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La politique soumise à l'intelligence
EAN13
9782221128275
Éditeur
Robert Laffont
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La politique soumise à l'intelligence

Robert Laffont

Indisponible
Françoise Giroud, Pierre Mendès France, Jean-Jacques Servan-Schreiber : trois
noms mythiques qui ont symbolisé pour des générations de Français une certaine
idée de la modernité, le combat contre la guerre d'Algérie, une conception
neuve de la politique.


Cette correspondance s'ouvre sur la séquence " Pierre Mendès France au pouvoir
' : sept mois et dix-sept jours, de juin 1954 à février 1955. Les
protagonistes viennent de se rencontrer et de se réunir dans la perspective du
lancement de L'Express, créé spécifiquement pour porter Mendès France au
pouvoir. Durant cette période, Françoise Giroud et Jean-Jacques Servan-
Schreiber, conseillers du nouveau président du Conseil (sans occuper de postes
officiels), plaident en faveur d'une action novatrice et résolue, tant à
l'intérieur qu'à l'extérieur. Ils s'opposent notamment au ministre des
Finances, Edgar Faure, jugé par eux trop traditionaliste et laxiste. Cette
partie de la correspondance fait clairement apparaître ce qui n'était jusqu'à
présent que supposé, à savoir la grande influence de Françoise Giroud et de
Jean-Jacques Servan-Schreiber dans les coulisses du pouvoir.
Après la chute de Mendès France en février 1955, Françoise Giroud et Jean-
Jacques Servan-Schreiber sont associés à la rénovation du Parti radical
entreprise par l'ancien président du Conseil. Mais très vite, c'est leur unité
de vues sur la question algérienne qui les réunit. Tous trois se montrent
partisans d'une politique généreuse et libérale, seule susceptible, selon eux,
de rallier les Algériens à la France. Une ligne qui est aussi celle d'une
grande plume de l'hebdomadaire : François Mauriac. Les trois protagonistes
font évidemment bloc en 1956 quant, à la suite d'une mesure décidée par le
gouvernement, Jean-Jacques Servan-Schreiber est rappelé en tant que réserviste
en Algérie. À Mendès France, en qui il voit une sorte de père spirituel, Jean-
Jacques Servan-Schreiber confie ses plus intimes pensées, son dégoût de ce
qu'il est amené à voir sur le terrain, ses espoirs enfin.
En mai 1958, lorsque le général de Gaulle revient au pouvoir, Mendès France et
ses deux amis se montrent hostiles aux moyens utilisés par les partisans du
Général pour favoriser son retour aux affaires. Mais, au fil de la Ve
République, cet accord se fissurera. En rupture claire avec la gauche au
moment de son ralliement à Valéry Giscard d'Estaing en 1974, Jean-Jacques
Servan-Schreiber ne cessera de s'éloigner de Mendès France, fidèle quant à lui
à ses idées de toujours. L'amitié de Pierre Mendès France et de Françoise
Giroud sera, elle, mise à rude épreuve quand, dans son livre Si je mens, la
grande journaliste affirmera avoir inspiré les décisions les plus
spectaculaires de Mendès France lors de son passage au pouvoir. Une fin un peu
mélancolique qui ne peut néanmoins faire oublier l'ardeur et la noblesse des
combats communs des années 1950.
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