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    17 avril 2013

    Nous sommes en 1914, Antime et Charles, vendéens, partent à la guerre. En Vendée, Blanche attend Charles et elle va tenter de lui épargner le quotidien des soldats de tranchée. Grâce aux relations du médecin, Charles sera transféré dans l'aéronautique, qui, avec la photo, est sa passion.

    On ne peut résumer ce roman à plus de deux phrases, d'abord pour ne pas trop en dire et aussi parce que ce n'est pas l'intrigue qui importe vraiment ici, c'est l'écriture de Jean Echenoz. J'ai rarement lu un roman avec autant d'énumérations, des énumérations à bon escient bien sûr, qui donnent un sens au roman, à l'horreur de cette guerre que Jean Echenoz se contente de décrire sans jamais la juger. Mais la décrire, c'est déjà la juger. Outre les énumérations, l'auteur manie les métaphores avec dextérité, je n'oublie pas l'avion devenu moustique, ou les comparaisons et là, c'est l'obus comme post-scriptum qui me revient d'emblée, même si c'est sur la guerre vue comme un opéra qu'il passe le plus de temps. De même, l'utilisation des adverbes m'a réjouie, je donne une mention spéciale à "mêmement", peu utilisé en littérature.

    Mêlant le tragique de la situation et les petites phrases anecdotiques qui font sourire tout en nous faisant grincer des dents), j'ai été sous le charme de l'écriture de ce roman qui s'écoute aussi très bien (j'ai même réécouté un passage, celui du moustique), d'autant que le classicisme de la lecture de Jean Echenoz s'accorde parfaitement avec son écriture. Alors oui, ce roman est court, ne s'attarde par vraiment sur une histoire mais j'ai envie de dire, qu'importe. L'écriture est de celle qu'on le lit pas souvent.