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La Passerelle, roman

Lorrie Moore

Points

  • Conseillé par
    31 juillet 2011

    Tassie, vingt ans, a quitté sa campagne du Midwest pour intégrer l'université. Afin d'arrondir ses fins de mois, elle cherche un job d'appoint. Elle est embauchée par Sarah et Edward en tant que baby-sitter. Sarah est la patronne d'un restaurant qui se veut avant-gardiste et Edward un chercheur universitaire. Le couple vient juste d'adopter et Tessie s'occupe de Mary-Emma une adorable fillette métisse.

    Tassie découvre la vie hors de sa ferme natale. Sans préjugés, un peu de façon innocente (attention, je n'ai pas dit naïve ou nunuche), elle est une fine observatrice. A vingt ans, elle a (ce qu'on a coutume de dire) l'avenir devant elle. En plus de ses cours à la Fac, elle s'occupe de Mary-Emma. Enfant métisse tout juste adoptée par Sarah et Edward. Et là, tandis que l'on pourrait croire que le roman a pris un rythme de croisière, tout bascule petit à petit. L'histoire presque gentille prend un autre tournant, plus grave et plus touchant. Son admiration devant l'énigmatique Sarah diminue, les absences fréquentes d'Edward la titille mais surtout il y a le racisme envers Mary-Emma. Le racisme le plus primaire. Sarah monte un groupe de paroles et devient très méfiante même envers Tessie. Faux-semblants, vérités cachées, blessures masquées par des appeaux, tout vole en éclat sous le regard de Tessie. Lorrie Moore nous dépeint bien plus que le racisme, les dérives d'une société, le parcours de l'adoption et l'amour qui se tisse. Elle n'oublie pas l'Amérique de l'après 11 septembre, l'Amérique dont les soldats se battent en Afghanistan.

    Lorrie Moore utilise l'humour et l'ironie de façon intelligente. Rien n'est écrit ou dit brutalement, tout est dans la finesse et l'esquisse.