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Betty D.

Conseillé par (Libraire)
24 septembre 2016

Tous les hommes sont mortels

Entre courts récits, roman et réflexions existentielles mêlés, Benoît Duteurtre accomplit un texte assez intime aussi vif que mélancolique avec de jolies notes rurales.

La longue maladie et la mort de sa mère ont inspiré à Benoït Duteurtre de très belles pages sur la finitude de nos vies, sans désolation aucune mais comme un rappel vif, un constat inexorable. Tant que la mort est éloignée, on tend à se croire immortel, intouchable, invulnérable. Mais lorsqu'elle se rapproche ou bien qu'on daigne y prêter attention et réflexion, on prend conscience de l'éphémère de nos existences tout en se barricadant davantage dans des modes de vie surfaits et aseptisés, exposés que nous sommes à la peur, à la déchéance, au déclin. A la finitude humaine, c'est aussi tout un monde rural (celui des Vosges en particulier) en voie d'extinction qui préoccupe l'auteur. Entre mélancolie et nostalgie et parfois avec colère, il évoque ce qui n'est plus, un monde paysan de rudesse et de tendresse mesurées, lentement asphyxié par des contraintes normatives souvent absurdes. Comme si l'homme cavalait lui-même après sa mort, façonné qu'il est de multiples contradictions, consciemment ou pas. Il n'est pas simple de mesurer ce que nous sommes, ce que nous voulons, le temps d'un passage dans la vie. Demeure la joie d'être dans l'instant, en phase avec soi-même, avec les autres le temps d'une baignade à Etretat, le temps d'un épisode neigeux parmi les sapins vosgiens.

22,00
Conseillé par (Libraire)
1 septembre 2016

Etincelle

Premier roman stupéfiant et accompli, bouleversant de sincérité et d'inventivité romanesque voire cinématographique. Avec un ton détaché et presque léger en apparence, sous la forme de multiples contes enchâssés, la narratrice évoque l'Iran de ses origines et de sa jeunesse, l'engagement de ses parents, ses oncles numérotés, l'exil et la France contemporaine dans toute leur complexité. Le ton est jovial mais profond pour décrire la rupture et l'accès à une nouvelle vie, de nouvelles mœurs, entre tendresse, cruauté et déconvenues. A lire absolument !

22,00
Conseillé par (Libraire)
1 septembre 2016

Des hommes et des rennes...

Récit de vies, de voyage, initiatique, au cœur de la communauté des Evenks, minorité de nomades éleveurs de rennes dans le grand nord de la Chine (l'ancienne Mandchourie). Laissez-vous porter par la voix d'une vieille femme qui chante son peuple et la nature bienveillante et nourricière. Tout semble être en harmonie dans un mélange de rudesse des conditions de vie, de rites chamaniques quotidiens où les Esprits sont conviés et apaisés, dans une nature tantôt hostile tantôt complaisante. Loin du tumulte et du bruit, Chi Zijian délivre un magnifique récit de connaissances et de compassion pour ce peuple oublié, éparpillé et minoritaire.

22,00
Conseillé par (Libraire)
1 septembre 2016

Destins de vie

Roman de la double culture, américaine et indienne, d'une jeunesse stoppée dans son élan vital, de la découverte de l'intime, des premiers émois amoureux et du drame sous-jacent. Les amitiés et les amours sont emportées dans les tourbillons de l'Histoire, dans la tragédie d'un accident, dans la décision des engagements, dans les secrets et les non-dits.

Conseillé par (Libraire)
1 septembre 2016

Des mots contre le silence

Un premier roman remarquable dans sa concision, d'une blancheur clinique et froide pour évoquer l'indicible de la maltraitance infantile et ses dégâts irréversibles. L'enfance est bafouée par une domination adulte brutale et effrénée. Les mots sont peut-être seuls, salvateurs. Le corps et l'esprit dévastés, il faut tenter de trouver une issue. L'alternance narrative du je et du nous laisse le lecteur désemparé, empli de la même confusion perçue par l'enfant blessé devenu adulte anéanti. Le texte est réfléchi, mesuré mais la violence est présente, persistante. Le texte est tragiquement poétique, douloureusement beau.