Vous connaissez probablement Varlam Chalamov, grand écrivain du Goulag, qui nous bouleverse encore aujourd'hui avec ses « Récits de la Kolyma ». Mais est-ce que vous connaissez Varlam, le chat Sibérien ? Non ? Alors, il est grand temps de vous plonger dans ce magnifique récit de Michael Prazan. A la fois récit de voyage, document-témoignage et roman, « Varlam » nous plonge aux côtés de l'écrivain/réalisateur, sur la route des ossements, qui relie Yakoutsk à Magadan (Sibérie orientale). Afin de réaliser un documentaire sur les Goulags, Michael Prazan, Asia Kovrigina, et leur équipe partent recueillir de nombreux témoignages dans la Kolyma. Lors d'un trajet, ils aperçoivent un chat sur le bord de la route. Il fait -50°C, il n'y a aucune habitation sur plusieurs kilomètres, le chat est promis à un funeste destin. Ils décident donc de le secourir. Le prénom va de soi : Varlam, en hommage à Chalamov. Ce petit miraculé va les accompagner dans leur quête.

« Varlam » est un roman qui nous touche à plusieurs niveaux. Tout d'abord, la description retranscrit parfaitement l'ambivalence des paysages Sibériens, terriblement beaux et hostiles. Tout en voyageant, nous en apprenons beaucoup sur l'histoire des camps, et la mémoire qui en est faite encore aujourd'hui. Mémoire collective qui subsiste notamment grâce au travail monumental de l'Association Mémorial. En liant l'histoire d'hier et d'aujourd'hui, Michael Prazan nous offre un portrait précis et juste de la Russie et de sa politique. Enfin, et surtout, la relation entre l'auteur et Varlam (le chat, pas l'écrivain !) est tellement sincère et touchante, et qu'on ne peut y voir là qu'un magnifique message d'espoir, une lumière dans les ténèbres. Une humanité et une bonté qui survit à tout.

Janvier 2018 ; Clio Campbell, chanteuse folklorique écossaise, est retrouvée morte dans le salon d'une amie proche. Elle s'est suicidée. La nouvelle se répand dans le milieu, et plusieurs personnes ayant fait partie de sa vie se remémorent celle qu'elle a été à leurs yeux : enfant mal aimée, adolescente rebelle, ou encore jeune femme flamboyante et obstinée. Idéaliste et effrontée, Clio Campbell ne laissait personne indifférent. Alors qu'elle a passé sa vie à se battre contre toutes sortes d'injustices, que faire de sa mort ..?

Clio Campbell est un personnage fictif, mais la plume évocatrice de Kristin Innes la rend incroyablement vivante. En faisant parler les personnages qui ont croisé son chemin, l'autrice revisite plus de cinquante ans de l'histoire du Royaume-Uni, et plus particulièrement de l’Écosse. Nous vivons au rythme des manifestions anti-poll tax qui ont fait vaciller le pouvoir Thatcher, nous sommes bercés par les poèmes de Robert Burns, nous sommes horrifiés par le Brexit et la montée de l'extrême-droite au Royaume-Uni.

En tissant plusieurs fils rouges, tous reliés à la chanteuse, Kristin Innes nous livre un roman fascinant et enveloppant. Très vite, nous avons l'impression d'avoir, nous aussi, vécu aux côtés de Clio, et l'envie nous prend de raconter notre propre vision de ce personnage clivant.

Si vous cherchez un roman plein de douceur, dans l'ambiance des plus tendres films d'animation des studios Ghibli, ce roman est fait pour vous !

On découvre le monde à travers le regard d'un chat errant, dont la mère ne revient plus. Il se retrouve seul et décide de partir explorer le monde. Sa route croise celle de Minyeong, une adolescente solitaire. Il croit tout de suite reconnaître en elle un « Homme-chat », selon la légende que sa mère lui a racontée. Il la suit et décide qu'il passera le restant de sa vie auprès d'elle. Mais c'est sans compter sur les cicatrices de la jeune femme, qui la pousseront à chercher une autre maison pour son compagnon...

« Féline » est une magnifique histoire d'amitié entre un chat et son humain, un beau roman sur la liberté et l'affrontement de ses peurs. C'est un petit livre, mais on en ressort grandi, serein, et on aura passé un très agréable moment.

« Mais nous, les chats, savons écouter les humains avec bien plus d'attention qu'ils ne s'écoutent entre eux. C'est peut-être pour cette raison qu'ils nous ouvrent plus facilement leur cœur. »

Depuis la naissance de l'arbre qui servira à la fabrication de l'instrument, jusqu'à son retour sous les feux des projecteurs, nous suivons l'émancipation de cinq femmes arrivées à un tournant de leur existence. Nous voyageons dans des époques lointaines et mystérieuses, pétries de superstitions, mais aussi dans l'atelier d'un luthier virtuose, ou encore dans la chambre d'un compositeur en panne d'inspiration...
Avec un merveilleux souffle romanesque, "La guitare de Palissandre" questionne la place de l'art, de la nature et des femmes dans un monde d'hommes.

Laissez-vous envoûter par la beauté de ce roman, et le charme de cette guitare !

A noter la traduction impeccable de Chloé Billon, ainsi que le travail et l'engagement des jeunes éditions Bleu et Jaune.

Iochka est un homme à part. Taiseux, sensible et secret, il fuit les tumultes de l'époque pour s'installer dans une bicoque, au cœur d'une vallée immaculée et sauvage des Carpates.
Dans cette nature, la vie est humble mais sa simplicité la rend cathartique . Toutes les sensations sont décuplées: l'Amour est suprême, les amitiés sont improbables, mais indéfectibles, les discussions -toujours accompagnées d'eau de vie- sont vives, et les émotions, intenses.
La lecture de ce roman est à la fois un grand plaisir, et une expérience inoubliable.

Par ailleurs, n'oublions pas de saluer le prodigieux travail de traduction mené par Florica et Jean-Louis Courriol!