Fondée en 1927, la librairie Richer met à la disposition de ses clients 95 ans de savoir-faire. Une surface de vente de 1200m2 qui propose un fonds riche en qualité et varié en nombre de références représentant toutes les spécialités de librairie.

Julien H.

Table Ronde

7,10
Conseillé par (Libraire)
17 mai 2017

Écrit en 1935, Quinzinzinzili est un roman post-apocalyptique qui frappe par sa modernité. Le narrateur a survécu avec une ribambelle de gamins souffreteux parce qu'ils étaient en expédition dans une grotte lorsque le monde civilisé et l'humanité ont disparu, emportés par la guerre. Seuls survivants, les gamins, livrés à eux même par le narrateur désabusé, vont très vite sombrer dans la barbarie en réinventant tous les travers qui ont mené aux désastres : la possession, la lutte pour le pouvoir, etc. le ton est féroce, acide, pessimiste mais souvent aussi hilarant que cruel. Bref, c'est la régalade.

Éditions Gallmeister

12,00
Conseillé par (Libraire)
17 mai 2017

Ce qui est bien avec Trevanian, c'est qu'on est assuré de ne pas lire un polar standard, répondant à tous les attendus du genre, un truc qu'on aura déjà lu vingt fois avec un flic alcoolique, passablement dépressif, en guerre larvée avec un membre de sa famille, une (future) ex-femme ou un rejeton, par exemple. Shibumi, qui donne son titre au roman, est une action du jeu de go, jeu qui structure autant le roman que le personnage principal, Nicholaï Hel, assassin à la retraite partageant son temps entre littérature, spéléologie et... jeu de go (naturellement). Un dictionnaire pertinent ajouterait en exemple à sa définition du mot "charisme" : voir Nicholaï Hel. Car, en effet, plus charismatique, tu meurs ! Autant vous dire, que lorsqu'il doit reprendre du service pour aider une jeune "terroriste" en danger, tout lecteur normalement constitué jubile secrétement et trépigne d'avance en pensant aux chapitres à venir. Shibumi est un polar littéraire, singulier, qui s'adresse autant aux lecteurs de littérature générale qu'aux afficionados du polar. D'une grande originalité, il lorgne du côté de la philosophie, travaille l'opposition entre valeurs occidentales et orientales (les secondes ayant nettement sa préférence) et critique, l'air de rien, la géopolitique américaine. Du tout bon !

Conseillé par (Libraire)
17 mai 2017

Johnny McBurney, engagé volontaire dans l'armée Yankee lors de la guerre de Sécession, est blessé à la bataille de la Wilderness. Il est recueilli par Amelia Dabney, résidente d'une pension pour jeunes fillesUnique homme de la maisonnée, doté d'une maitrise peu commune de l'art de la manipulation, Johnny s'évertue rapidement à incarner les fantasmes des unes et des autres… Un jeu dangereux car le nid douillet pourrait bien être également un nid de vipères… Thomas Cullinan signe un remarquable huis-clos et parvient à maintenir une tension grandissante au fil des pages. Grâce à sa finesse psychologique, ce roman dresse également quelques beaux portraits de femme. Il est enfin d'une condamnation sans appel de l'hypocrisie sociale et notamment de la "bonne éducation" des gens bien-nés. Derrière les convenances, ces femmes, jeunes et moins jeunes, sont le plus souvent animées par des pulsions somme toute assez viles, en tout cas peu en phase avec les préceptes moraux dont elles se revendiquent volontiers.

Conseillé par (Libraire)
2 mai 2017

Le Jour des corneilles fait partie des livres qui n'appelent pas d'amples argumentaires. Tout juste suffit-il de t'inviter, ami lecteur, à ouvrir ce livre pour y lire trois phrases, prises au hasard. Cela devrait te suffire pour constater l'inventivité d'une langue sans pareille, mélant le québécois, un ancien français délicieusement rabelaisien et des néologismes bien sentis (ceux dont on comprend le sens immédiatement). Ce style irrésistible est mis au service d'un roman d'amour entre le narrateur, tyrannisé par son père qui ne lui pardonne pas la mort en couche de sa femme, et Manon, figure de la grâce et de la féminité. Aussi noir que truculent, ce roman singulier atteste de la plus éclatante des manières que la littérature commence, parfois, avec l'inconfort. Un bijou !

9,70
Conseillé par (Libraire)
2 mai 2017

La Maison aux esprits est l'un des textes les plus marquants du "réalisme magique" sud-américain auquel on associe généralement des auteurs aussi prestigieux que Borges ou Garcia Marquez. A la manière de Cent ans de solitude, le roman narre le destin d'une famille sur plusieurs générations, dans un pays qui s'apparente au Chili. Isabel Allende, petite fille de Salvador Allende, le président renversé en 1973 par Pinochet met en scène la famille Trueba pour raconter les idéaux, les amours et les tensions politiques qui animent ses membres. Dans ce cadre réaliste, des manifestations paranormales et oniriques apparaissent naturellement : les prédictions de Clara s'avèrent toujours justes, les esprits côtoient les vivants. Enchanteur, notamment au début, mordant dès qu'il est question de politique, le roman, guidé par le souffle de l'Histoire, chemine vers un ton autrement plus dramatique sur le dernier tiers. Régalade de bout en bout !