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Le Phénomène Soljénitsyne
EAN13
9782213636283
ISBN
978-2-213-63628-3
Éditeur
Fayard
Date de publication
Collection
Documents
Nombre de pages
478
Dimensions
23,5 x 15,3 cm
Poids
778 g
Langue
français
Code dewey
891.784
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Le Phénomène Soljénitsyne

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Indisponible
Repères?>« Le grand-père Euthème racontait comment le tsar Pierre s'en était pris à son arrière-grand-père Philippe qui avait osé s'établir ailleurs sans autorisation : son courroux fut tel qu'il avait fait brûler tout le faubourg. Quant au père d'Euthème, il avait été déporté pour mutinerie loin de la province de Voronej ; ils étaient un certain nombre de paysans dans ce cas-là. Mais, une fois arrivés, ils n'avaient pas été mis aux fers, dispersés dans des colonies militaires ou encore asservis, on les avait simplement lâchés dans les steppes sauvages d'outre-Kouma, et ils avaient vécu là, indépendants les uns des autres, éloignés par l'abondance de la terre qu'ils n'avaient pas besoin de se partager, labourant et semant çà et là, sillonnant la steppe avec leurs carrioles ou tondant leurs brebis. Ils avaient fait souche » (Août 14).La famille paternelle de Soljénitsyne est une famille paysanne anciennement installée dans la région de Stavropol, au nord du Caucase. Son grand-père Semione exploitait une ferme moyenne avec ses quatre fils et ses filles. Son fils Isaac, le benjamin1, fait des études, à Kharkov puis à Moscou, s'engage comme volontaire pendant la guerre, se marie au front, dans l'été 1917, avec Taïssia Chtcherbak, est décoré pour sa bravoure ; de retour chez lui, il est blessé à la chasse et meurt le 15 juin 1918 de sa blessure mal soignée. Il est représenté dans Août 14 sous les traits de Sania Lajénitsyne.La famille maternelle de Soljénitsyne, les Chtcherbak, est une riche famille de la région du Kouban où le grand-père, Zacharie, qui ne perdit jamais son accent ukrainien, possédait une « économie », vaste domaine qu'il administrait de façon très moderne. « Il avait été dans son enfance simple berger en Tauride, il paissait les veaux et les moutons pour les autres. Il était venu “chercher l'embauche” jusqu'au Caucase et il touchait alors beaucoup moins qu'il ne donnait maintenant au dernier des journaliers » (Août 14). Devenu Tomtchak dans le roman Août 14, ce grand-père maternel de l'écrivain fit donner une éducation soignée à sa fille Taïssia, qui fréquenta les Cours agronomiques de la princesse Golitsyne, à Moscou. Son père aurait voulu qu'elle devînt agronome. Le frère de Taïssia, Romain, menait une vie dispendieuse et possédait une Rolls-Royce dont la Literatournaïa Gazeta reproduira une photo en 1972 pendant la campagne de presse contre Soljénitsyne.
1918 : 11 décembre : Naissance à Kislovodsk (Caucase) d'Alexandre Soljénitsyne, six mois après la mort de son père. Son grand-père paternel meurt peu après. Son grand-père maternel se cache chez ses anciens paysans qui, jusqu'à sa mort, l'abriteront et le nourriront.
1924 : Taïssia Soljénitsyne s'installe avec son fils de six ans dans la ville de Rostov-sur-le-Don où, dix années plus tôt, son père venait acheter les machines agricoles anglaises du dernier cri. « Chaque retour à Rostov faisait battre le cœur ! et surtout des jours comme aujourd'hui, tôt le matin, quand fraîche et pure était l'abrupte montée de la rue Sadovaïa sous l'opaque couvert des arbres, tandis que le cocher poussait fougueusement son cheval dans la côte pour ne pas se laisser distancer par le tramway » (Août 14).Alexandre accompagne sa mère à l'église, mais bientôt on fermera la dernière d'entre elles. Il adhère aux Jeunesses communistes et mène une vie de lycéen soviétique assez joyeuse, malgré les difficultés financières et le mauvais logement de sa mère. Néanmoins, il n'oubliera jamais « les heures passées à tant d'offices religieux et cette empreinte originelle d'une fraîcheur et d'une pureté extraordinaires que ne purent ensuite éroder ni les meules de la vie ni les théories intellectuelles » (Lettre au patriarche Pimène).À l'école, il se lie avec un groupe de jeunes gens qui l'accompagneront à l'Université et partageront, à des titres divers, son destin : « Koka », ou Nikolaï Vitkievitch, à qui l'on arrachera plus tard quelques déclarations hostiles sur la conduite de Soljénitsyne au camp, et qui était le correspondant du capitaine Soljénitsyne lorsque celui-ci fut arrêté par le contre-espionnage militaire en raison d'expressions risquées sur Staline ; Cyrille Simonian, devenu médecin et qui, cédant aux sollicitations, écrivit plus tard contre son ancien ami un pamphlet qu'utilisa le KGB ; Lida Iejerets, la seule à avoir un logement confortable où les amis se réunissaient pour écrire des romans improvisés ou se livrer à des séances de spiritisme ; Natalia Rechetovskaïa, enfin, qui deviendra sa première femme, plus tard auteur d'ouvrages sur son mari, édités à l'usage de l'étranger par l'agence de presse officielle Novosti, qui était néanmoins élève dans une autre école.
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