Politiques du savoir

Résumé :
La notion de participation est un des lieux communs du discours politique contemporain. Mais qu’est-ce que ce terme recouvre ? Quel est l’éventail des définitions de la participation à notre disposition ? Cet ouvrage part du constat qu’une conception actuellement dominante de la participation comme pratique de la délibération et instrument d’une politique de précaution ne suffit pas à rendre compte des possibles participatifs. D’autres acceptions doivent être prises en compte, en particulier dans l’histoire récente. S’appuyant sur les débats menés au sujet des sciences et des techniques dans les années 197 , l’ouvrage montre comment des conceptions différentes ont émergé au sein de mouvements sociaux, dans les milieux de politique de la science et dans le monde académique. L’approche privilégiée est centrée sur les discours. Elle permet d’observer à la fois la diversité des conceptions de la participation en jeu dans les années 197 et la façon dont elles s’articulent pour donner lieu à un espace de compréhension commun. De plus, elle invite à reconsidérer les enjeux de la participation à l’aune de son inscription historique. Le sens de la participation n’est jamais figé : il était à l’époque très différent de celui qui lui est fréquemment attribué de nos jours. L’exigence participative formulée au cours des années 197 a donc joué un rôle dans la généalogie de la participation contemporaine, mais ne s’y réduit pas. Elle couvre un champ de significations et de pratiques de gouvernement variées ; une attention spécifique est alors portée au modèle de la politique expérimentale.§§Mathieu Quet travaille sur les mouvements sociaux et les controverses dans les sciences, les techniques et la médecine. Ses recherches ont porté notamment sur la critique des sciences dans les années 197 , les controverses sur les nanotechnologies et les conflits transnationaux autour des régulations pharmaceutiques. Il s’intéresse en particulier aux tensions entre modes de gouvernement et pratiques activistes