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Gin et les italiens
EAN13
9782267021509
ISBN
978-2-267-02150-9
Éditeur
Christian Bourgois
Date de publication
Collection
Littérature étrangère
Nombre de pages
420
Dimensions
20 x 12 x 2,5 cm
Poids
335 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Code dewey
850
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Issue de la bonne société de Perth, Gin se destinait à devenir musicienne. Mais elle croupit dans un hôpital psychiatrique où un beau-père malfaisant l’a abusivement fait enfermer. L’étrange Mr Toad, petit homme frêle qui collectionne les corsets de l’époque victorienne l’entend jouer du piano au foyer de l’établissement. Captivé par son jeu et sa personne (Gin est albinos), il la demande aussitôt en mariage. Quoi que peu séduite par l’idée de devenir sa femme, Gin accepte, y voyant une opportunité pour fuir la compagnie des fous. Rien dans son existence passée ne la préparait pourtant à la vie étriquée et misérable qui l’attend dans une ferme située dans les terres reculées du bush australien. N’ayant conservé que son piano à queue et la malle de trousseau de sa mère, elle se lance dans une nouvelle vie. Gin découvre ce qu’implique être une épouse et une mère, une musicienne sous-estimée qui doit subir le regard inquisiteur et peu amène des gens du village. N’ayant jamais vu une peau aussi claire et des cheveux si blancs, ils la considèrent comme un phénomène de foire. Si Gin s’obstine à jouer de son instrument, la musique restant son seul espace de liberté, sa vie a bien changé du tout au tout. En quelques années, elle a perdu ses manières de dame et s’accommode tant bien que mal de la chaleur et de la crasse.

Ceci jusqu’à ce jour de 1944 où arrivent Antonio et John, deux prisonniers de guerre italiens, placés chez eux comme ouvriers agricoles. Rapidement, la démarcation entre maîtres et prisonniers s’estompe. Le souffle apporté par Antonio en particulier, bercé par les airs des opéras italiens, bouleverse l’équilibre de Gin qui se prend à imaginer une vie plus vaste, loin de ce coin perdu où elle étouffe. Tous deux souffrent de leur isolation et de leurs pertes réciproques : Gin ne parvient pas à oublier la mort de son premier enfant, Antonio supporte difficilement l’exil qui l’a éloigné de tous ceux qu’il aime. L’intimité croissante entre Gin et Antonio devient un moyen d’échapper à la détresse. Mais cela causera-t-il aussi leur perte ?

Goldie Goldbloom livre un portrait de femme tout en nuances et subtilité, mais également d’un tragique saisissant. Si elle met en scène des personnages excentriques, interrogeant avec subtilité les différences, l’histoire reste ancrée dans le réel tant elle aborde des questionnements plus ordinaires : l’ineffable pouvoir de la musique, l’ivresse du premier amour, les multiples facettes du désir, la subtile tension entre une mère et ses enfants. Le paysage, tour à tour fertile et aride, reflète magnifiquement le désespoir et les passions des personnages. D’une ingénieuse retenue, sa prose est un contrepoint parfait à la complexité de protagonistes frémissants de passions réprimées. De même, une description aussi précise qu’évocatrice de ce coin de l’Ouest australien, de son climat, de sa faune et de son isolement, fait du décor un personnage à part entière.

Goldie Goldbloom est née en Australie. Pendant près de vingt ans, elle a enseigné en collège et lycée et travaillé comme bibliothécaire. Elle publié de nombreuses nouvelles dans des revues tels que StoryQuaterly, Narrative et Prairie Shooner. Des recueils de ses textes sont également parus en Australie et aux Etats-Unis. Elle a reçu le Jerusalem Post International Fiction Prize pour ses écrits. Elle vit à Chicago avec ses huit enfants.

Goldie Goldbloom a reçu le prix the Association of Writers and Writing Program (AWP) pour ce livre en 2008.

« C’est un conte étrange, hypnotique, sur des personnages étrangement caractérisés par quelques excentricités. C’est aussi une histoire d’amour déchirante. » (Joanna Scott, écrivain et membre du jury du prix AWP)

« Gin et Toad appartiennent à deux mondes différents. Votre but était-il de questionner les rapports de classe ?

Oui. Il y a aussi cette croyance selon laquelle les petites villes et les espaces ruraux abritent une pureté totale. Beaucoup de choses ont été écrites à ce sujet, particulièrement en Australie, sur un mode très sentimental. J’ai vécu dans des petites villes et ce qui m’intéressait le plus était de rendre compte de l’insularité, l’entropie, la façon dont ces petits espaces se consument de l’intérieur. Ce n’est que très récemment que les Australiens ont appris à prendre en compte leur héritage rural et à le considérer d’une façon plus équilibrée et plus honnête.

Aviez-vous entendu des histoires sur ces prisonniers de guerre ou bien introduire ces personnages était-il pour vous un moyen de dénoncer l’étroitesse d’esprit des habitants des petites villes ?

En grandissant, j’ai entendu des histoires de la bouche de mes grands-parents et de ma mère, sur la période à laquelle ils ont accueilli des prisonniers de guerre italiens pendant le Seconde guerre mondiale. Ces histoires étaient toujours imprégnées d’un sens de l’émerveillement et du plaisir, comme si des anges étaient tombés du ciel pour atterrir directement dans la cuisine (ma grand-mère avait l’habitude de faire bouillir ses steaks avant que ces hommes ne lui apprennent à les faire cuire…). » (Propos recueillis par Jonathan Messinger, Time Out)

« Extraordinaire. Un des romans australiens les plus originaux que j’ai jamais lus. » (Sydney Morning Herald)

« Une voix acide, drôle, au départ pleine de bon sens et dépourvue de tout auto-apitoiement, puis lyrique et enfin totalement désabusée ; une voix belle et intelligente. Je ne sais pas comment Goldbloom parvient à nous faire percevoir avec autant de réalité l’absolu de l’âme d’un autre être en même temps qu’elle arrive à nous faire éclater de rire. Mais elle y parvient. Et le résultat est éblouissant. » (Andrea Barrett, auteur de The Air we Breathe and Ship Fever)
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