Mes trompes, mon choix !

La stérilisation féminine déchaîne les passions. Jugées, infantilisées,
méprisées et trop souvent considérées comme "anormales", les femmes qui
revendiquent leur droit à accéder à cette contraception, doivent affronter un
corps médical réticent et les critiques de leurs proches, voire des
commentaires haineux. Le jugement est omniprésent. Les gynécologues et les
chirurgiens sont nombreux·ses en France à refuser de manière illégitime cet
acte à une femme « trop » jeune, qui « changera d’avis », voire « trop »
nullipare si elle n’a encore jamais eu d’enfant. Pourquoi la stérilisation
a-t-elle si mauvaise réputation ? D’abord parce qu’elle évoque encore un récit
dévastateur : celui des stérilisations forcées, à visée eugéniste ou utilisées
comme outil de contrôle des naissances et de domination des minorités. Mais
aussi, et surtout, parce qu'accepter qu’une femme choisisse la stérilisation
comme contraception, c’est accepter qu’elle se dissocie volontairement de sa
fonction reproductrice. C’est accepter qu’une femme qui a enfanté décide à un
moment de sa vie qu’elle ne veut plus porter d’enfant. C’est aussi accepter
qu’une femme existe seule, avec ou sans enfant. C’est, enfin, mettre un terme
au symbolisme qui associe encore et toujours la femme et la mère et qui fait
peser sur les femmes une injonction à la maternité en condamnant toutes celles
qui souhaitent un jour s’en éloigner. D’autant plus fermement si ces femmes
sont nullipares, c’est-à-dire qu’elles n’ont jamais eu d’enfant. Résultat,
alors que la stérilisation à visée contraceptive est autorisée dans la loi
française depuis 2001 pour toute personne majeure, sans condition d’âge ni de
nombre d’enfant minimum, les femmes désireuses de se faire stériliser doivent
mener un véritable parcours de la combattante. Alors comment transformer les
mentalités pour faire passer la stérilisation du statut d'outil d’oppression à
celui d'outil de libération ? Comment gagner cette nouvelle bataille du droit
à disposer de son corps ? Le combat ne se gagnera qu’en communiquant et qu'en
brisant les tabous persistants. Mon corps, mon choix, mon droit à la
stérilisation. Dans cet essai, Laurène Levy s’attèle à l'analyse de ce sujet
difficile et complexe avec une approche à la fois historique, scientifique et
féministe, et avec clarté et pédagogie. Une vidéo BRUT sur le sujet qui date
du 30/08/2022 :https://fb.watch/fn7OD4KF8a/ Journaliste spécialisée en santé
(Magazine de la Santé, Top Santé, Journal des Femmes…), Laurène Levy a une
double formation en biologie et en journalisme scientifique. Animée par le
désir de rendre accessible au plus grand nombre l’information scientifique,
elle a d’abord été éducatrice en environnement et enseignante en biologie. Les
enquêtes qu’elle mène dans le cadre de son travail de journaliste la
confrontent aux violences qui rongent le monde médical et en particulier la
gynécologie. Ce constat fait écho à ses engagements féministes personnels et
renforce sa volonté de briser les tabous qui persistent encore sur le droit à
disposer pleinement et librement de son corps en France. Elle vit à Asnières-
sur-Seine et travaille à Paris. Elle est actuellement rédactrice en chef
adjointe du site Allodocteurs.fr - Le Magazine de la Santé.