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Longtemps, j'ai donné raison à Ginger Rogers
EAN13
9782246821991
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Longtemps, j'ai donné raison à Ginger Rogers

Grasset

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Une autobiographie parcellaire et subtile par recomposition fragmentaire du
puzzle de la mémoire  : non pas des Mémoires en majesté par ordre
chronologique, mais une évocation de souvenirs autour desquels sont venues
cristalliser des leçons de vie.
«  Le bonheur en littérature ne consiste pas à gagner du temps pour aller à
l’essentiel mais à perdre du temps pour parvenir à l’inessentiel. Autrement
dit, à accepter d’être pris par surprise pour découvrir précisément ce que je
n’avais jamais recherché  » est-il écrit ici au détour d’un chapitre  : c’est
la meilleure définition du bonheur que l’on ressent à la lecture de ce récit.
Chaque court chapitre convoque un souvenir qui ouvre une parenthèse, une
digression, un décentrement.
Le premier d’entre eux, «  précieux parce qu’indistinct  »  : une visite à son
père détenu après-guerre à la prison de Clairvaux (on en saura plus, par la
suite, sur ce père frappé de la maladie d’Alzheimer à la fin de sa vie)
Cette période de la guerre est très présente, de la silhouette unijambiste du
gardien de l’hôtel de Lauzun qui dénonça Christian de la Mazière à la
Libération à Lucette Almanzor en butte à la question désinvolte d’un visiteur
(«  En deux mots, Céline, c’est quoi  ?  ») en passant par Lisette de Brinon
contrainte d’assister à l’exécution de son mari Fernand de Brinon, qui l’avait
protégée en la faisant nommer «  aryenne d’honneur  ».
Une réflexion de Vittorio Gassman racontant qu’une miette de pain collée à la
lèvre d’une jeune femme a sonné le glas de leur liaison inspire à l’auteur une
réflexion sur la fin de l’amour.
Une phrase prononcée par Ginger Rogers dans le film La fille de la 5ème avenue
(«  les riches sont juste des pauvres avec de l’argent  ») constitue un des
Rosebud du texte  : l’écart social entre ses parents et la plupart de leurs
amis, entre le monde des riches et celui des pauvres, celui de la désinvolture
héréditaire et du mérite forcené (de très jolies scènes sur une victoire
inespérée lors d’un championnat d’académie d’escrime contre un adolescent béni
des dieux, ou sur Antoine Ménier, de la famille des chocolats Meunier, ami
d’enfance de son parrain snob, développent par touches cette thématique du
déclassement…)
Comment «  le contrat de confiance entre la langue et lui  » a été rompu par
la découverte des «  pommes mousseline  », le rôle qu’a joué l’opus III de
Beethoven dans son éveil à la musique, tel tableau de Goya dans son éveil à la
peinture, la folie du cinéma et la menace de la cécité, l’expérience en usine,
la découverte des livres et des écrivains, l’amour de sa vie et les amitiés à
éclipses («  on perd ses amis d’enfance comme on perd son enfance  »…) sont
quelques-uns des motifs pris dans cette tapisserie du souvenir.
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