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Un été

Vincent Almendros

Les Éditions de Minuit

  • Conseillé par
    25 avril 2015

    Quelques jours à bord d'un voilier avec son amie, son frère Jean et sa compagne Jeanne. Le narrateur a accepté cette proposition de son frère même si revoir Jeanne sera douloureux car ils étaient auparavant amants. Jean et Jeanne vont faire la connaissance de son amie Lone d'origine scandinave. Tout ce petit monde se donne rendez-vous à Naples pour embarquer en été.

    Jean et son frère ne sont pas très proches. Les échanges sont techniques ou anecdotiques. D'emblée, il n'y pas cette chaleur (ou alors feinte) liée au sentiment fraternel. Le soleil, la mer : le cadre est propice à profiter de cette traversée. Jeanne juge Lone. Le narrateur le sait, il l'observe et ne peut s'empêcher de penser qu'elle est toujours aussi belle. Jeanne aussi se sait séduisante et ne fait rien pour s'éloigner de son beau-frère. Un regard, un sourire : la tentation est à portée de main. Très vite, la tension est palpable comme les questions ou le désir. Sur un voilier, la promiscuité peut revêtir différentes facettes.
    Et on pressent qu'il va se passer quelque chose entre le narrateur et Jeanne, l'auteur ne nous le cache pas entre faux-semblants troublants, l'envie et l'érotisme. On lit lentement pour savourer ce roman en se demandant ce que Vincent Almendros nous réserve. Et la chute tombe comme un couperet ! L'écriture est merveilleuse, tout ou presque se joue dans les descriptions, les perceptions.
    Une écriture précise, non chirurgicale mais où tout est dépeint avec subtilité. Cette fin m'a laissée sans voix. Percutante et calculatrice.


  • Conseillé par
    17 mars 2015

    Le souffle de l'été

    D'emblée, on pense à "Plein soleil", film envoûtant (1960) de René Clément avec Alain Delon, Maurice Ronet, et la sublime Marie Laforêt, puis le sol se dérobe du côté de "Soudain l'été dernier" de Tennessee Williams... Almendros brouille les pistes, plaçant même son roman sous le signe de Paul Valéry.
    Deux frères, deux femmes sur un petit voilier au large de Naples, embarqués dans un huis clos moite et torride. Et le passé jaillit et brûle les personnages. Une odyssée incandescente et un secret implacable. Texte et prose sont parfaitement maîtrisés... un climat, une tension remarquables.

    Chaudement recommandé par
    Nicolas Gruszkiewicz de la librairie l'Esperluète


  • Conseillé par
    8 mars 2015

    Court roman d'à peine 100 pages qui commence très bien, une belle écriture, qui emprunte au langage maritime, mais plus largement à un registre courant. Phrases courtes, un peu de dialogue, mais sans tirets ni guillemets, Vincent Almendros se permet même de reproduire les fautes de français de Lone qui ne maîtrise pas totalement notre langue. Tout cela est bien vu et franchement agréable. C'est ce qu'il me restera de cette lecture, qui pour le reste est décevante. J'aime les courts romans lorsque justement dans leur format resserré, ils vont à l'essentiel, évitent donc le superflu et dressent néanmoins de beaux portraits et racontent une histoire. Là, on a l'histoire, la fin est construite comme une chute de nouvelle, inattendue mais pas surprenante.

    Ce qui m'embête surtout, c'est qu'une fois le livre fini, ce qui arrive vite, je me suis dit "tout ça pour ça ?". Franchement, ma déception est à la hauteur de mes attentes : un roman court publié chez Minuit, ça m'excite avant même de l'avoir ouvert -bon, rassurez-vous, quand je dis ça m'excite, rien de sexuel, je ne suis pas fétichiste des livres et je ne fais rien de pervers avec eux, je me contente de les lire, de les commenter et de les ranger ensuite.

    V. Almendros survole ses personnages, ne leur donne pas d'ossature, leurs relations restent peu décrites, même celles qui concernent Pierre et Jeanne. Ils sont transparents, interchangeables. Jamais je n'ai pu m'intéresser à eux, savoir s'ils étaient aimables ou détestables, comme ces vagues connaissances que l'on croise et recroise et qu'on oublie à peine sorties de notre champ visuel. Sans volonté expresse de ma part, c'est bien ce qui risque d'arriver à ce livre : vite lu, vite oublié. Pour finir et juste pour montrer que j'ai des lettres -c'est pour ne pas écrire "pour frimer"-, j'ai envie de déclamer à l'auteur : "C'est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire... Oh ! Dieu ! Bien des choses en somme."


  • Conseillé par
    7 janvier 2015

    Le cœur au bord des lèvres

    Moins de cent pages. Un livre court, très court même, mais qui ménage son plus bel effet. Un pur concentré de chaleur et de sensations moites et odorantes. Celle de la Méditerranée au cœur de l’été dans le sud de l’Italie. Un huis- clos filial et sentimental sur un bateau qui s’appelle « Reviens », un petit voilier vieillot à la coque « plus vraiment blanche, mais d’un gris érodé, verdi d’algues …» En quelques phrases ramassées, mais loin d’être sèches tant elles sont riches de sens et de sensations, l’auteur pose le décor et impose son atmosphère. L’air y sera rare, les enjeux entre les personnages tendus. Ils sont quatre. Deux frères, Pierre et Jean. La femme du premier, Jeanne, et l’amoureuse scandinave du second, Lone. Et le lecteur d’embarquer avec eux le temps d’une croisière qui, pour l’un des couples, est de la plus grande importance.

    Si dans cette histoire brève la température ne cesse d’augmenter,

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