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Le Serpent de l'Essex

Sarah Perry

Christian Bourgois

  • Conseillé par (Libraire)
    23 mai 2018

    Cora Seaborne tout juste veuve, revit enfin. Son mari abusif et violent vient de mourir et la jeune femme passionnée de paléontologie décide de s'installer dans le comté de l'Essex et se lie avec la famille du pasteur local. Intriguée par l'énigme du serpent géant qui vivrait dans l'estuaire du Blackwater, Cora est bien décidée à en percer le mystère.

    Le serpent de l'Essex de Sarah Perry est définitivement un livre original. Avec une langue qui mélange modernité et archaïsme, des personnages à la hauteur de l'écriture, elle explore avec intelligence les thèmes de l'amour, de l'amitié, de la différence et de l'émancipation féminine. Sa galerie de personnage qui vaut définitivement celle d'un bon vieux Dickens, entraîne les lecteurs dans une aventure incroyable. Un excellent roman britannique comme on les aime.


  • Conseillé par
    12 avril 2018

    Le serpent de l'Essex de Sarah Perry

    Le roman de Sarah Perry Le serpent de l’Essex n’est pas un roman fantastique contrairement à ce que le titre pourrait laisser à penser. C’est un livre qui explore les peurs ancestrales ancrées dans les esprits et qui resurgissent lors de périodes particulières à notre histoire. C’est l’analyse de la superstition toujours prête se réveiller et à embrumer les esprits même ceux des plus raisonnables. C’est l’éternel duel entre l’obscurantisme et l’esprit scientifique à cette époque victorienne où les découvertes des fossiles sur les plages de l’Essex (il est souvent question de Mary Anning qui a découvert les fossiles des dinosaures) viennent corroborer les thèses de Darwin et apporter la preuve scientifique de l’évolution des espèces. Les deux thèses sont portées dans le roman d’une part par Cora, naturaliste, et pas William Ransome, le pasteur, un homme de foi.
    A ces thèmes passionnants s’ajoutent celui de la liberté féminine et du statut de la femme à l’époque victorienne. L’écrivaine veut montrer, à travers le personnage de Cora Seaborne, éprise de science et de paléontologie, que la société victorienne n’était pas aussi corsetée que ce que l’on veut bien le dire. Mais l’on ne peut s’empêcher de penser que si Cora est si marginale, si libre par rapport à sa classe sociale et son époque, c’est parce qu’elle a eu le bonheur de perdre son mari ! Et oui, elle est veuve et heureuse de l’être et riche ! Beaucoup de conditions pour gagner le droit d’être libre !
    Enfin la misère sociale est aussi abordée par l’intermédiaire de la lutte contre les logements insalubres, sales, dégradés où s’entasse le petit peuple de Londres. C’est Martha, la gouvernante de Cora, issue du peuple, qui mène cette bataille avec argent du riche Spencer, amoureux d’elle !
    SI j’ai bien aimé les personnages secondaires comme le médecin, Luke Garett , les enfants, Naomi, Jo, et Francis, et l’épouse du pasteur, Stella, j’ai été peu en empathie avec Cora Seaborne, qui m’a agacée. Et pourtant, elle est féministe, donc, elle devrait me plaire mais son désir de liberté s’accompagne d’une insensibilité à la peine des autres qui me choque. Quant à William Ransome, le pasteur, je n’arrive pas vraiment à le cerner. Je crois que ce qui me gêne, c’est le présupposé de l’écrivaine qui veut affranchir cette homme d’église des interdits victoriens à propos de la sexualité. Du ce fait, je n’arrive pas trop à croire en ce personnage parce que même à notre époque de liberté sexuelle un homme qui trompe sa femme mourante (et qu’il aime) sera tourmenté par la culpabilité. Je n’ai pas trop compris ce personnage.
    Ce roman est donc très bien écrit, riche et souvent complexe au niveau de l’analyse psychologique et des sentiments. A priori, il avait tout pour m’intéresser. Mais, tout en reconnaissant ses qualités, je n’ai pu m’y investir totalement et je suis restée partiellement en dehors. Quelques longueurs, la froideur de l’analyse et ce désir de l’écrivaine de n’être pas là où on l’attend, en particulier pour l’histoire d’amour et la vision de l’époque victorienne, expliquent peut-être ce ressenti.