- EAN13
- 9782897593902
- Éditeur
- Atelier 10
- Date de publication
- 10/09/2018
- Collection
- Nouveau Projet
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
Chaque jour un peu plus, c’est dans les banlieues que se décide notre avenir
politique et économique. C’est là que s’installent de plus en plus
d’entreprises (comme Molson qui quitte Montréal pour un milieu humide de
Saint-Hubert) et d’institutions (comme nos universités qui ouvrent des campus
à Laval, Longueuil, Repentigny, Saint-Jérôme). Le centre de gravité s’est
déplacé. Et avec lui, semble-t-il, une certaine sensibilité, une certaine idée
du Québec à construire. Le sociologue américain Ray Oldenburg a noté que «les
adultes disposaient traditionnellement, après leur journée de travail, d’une
heure de “temps communautaire”. Celui-ci a été remplacé par une heure de
déplacement. Le premier nous rapprochait de nos concitoyens, le second nous
fait les détester». Peut-être qu’il y a là une explication à la chambranlante
notion de bien commun. L’État lui-même est remis en question par des gens qui
se lancent en politique, comme le candidat caquiste Youri Chassin. Tout se
passe comme si, collectivement, nous avions abandonné l’espoir de mener
d’autres combats que ceux pour des impôts moins élevés et des autoroutes plus
nombreuses. Il est maintenant 17h03, le dernier passager quitte le
stationnement. En tendant l’oreille au-delà du bruit de l’autoroute, on peut
entendre le souffle sur la plaine, le bruissement des peupliers, les trilles
des carouges à épaulettes, les sons millénaires de la vallée du Saint-Laurent.
Et peut-être le vent d’une tempête qui se prépare.
politique et économique. C’est là que s’installent de plus en plus
d’entreprises (comme Molson qui quitte Montréal pour un milieu humide de
Saint-Hubert) et d’institutions (comme nos universités qui ouvrent des campus
à Laval, Longueuil, Repentigny, Saint-Jérôme). Le centre de gravité s’est
déplacé. Et avec lui, semble-t-il, une certaine sensibilité, une certaine idée
du Québec à construire. Le sociologue américain Ray Oldenburg a noté que «les
adultes disposaient traditionnellement, après leur journée de travail, d’une
heure de “temps communautaire”. Celui-ci a été remplacé par une heure de
déplacement. Le premier nous rapprochait de nos concitoyens, le second nous
fait les détester». Peut-être qu’il y a là une explication à la chambranlante
notion de bien commun. L’État lui-même est remis en question par des gens qui
se lancent en politique, comme le candidat caquiste Youri Chassin. Tout se
passe comme si, collectivement, nous avions abandonné l’espoir de mener
d’autres combats que ceux pour des impôts moins élevés et des autoroutes plus
nombreuses. Il est maintenant 17h03, le dernier passager quitte le
stationnement. En tendant l’oreille au-delà du bruit de l’autoroute, on peut
entendre le souffle sur la plaine, le bruissement des peupliers, les trilles
des carouges à épaulettes, les sons millénaires de la vallée du Saint-Laurent.
Et peut-être le vent d’une tempête qui se prépare.
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