- EAN13
- 9782251920009
- Éditeur
- Les Belles Lettres
- Date de publication
- 17/05/2024
- Collection
- Mémoires de Guerre
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
Autre version disponible
Alain a quarante-six ans quand il s'engage, en août 1914, pour une guerre dont
il est dispensé et contre laquelle il s’est toujours battu. Du champ de
bataille où il sert comme artilleur, il écrit beaucoup et surtout à ses deux
complices, Marie Salomon et Marie-Monique Morre-Lambelin, textes patiemment
rassemblés, pour la première fois, dans ces Lettres aux deux amies par
Emmanuel Blondel, spécialiste de l’œuvre du philosophe. La guerre qu’y décrit
l’écrivain, de son vrai nom Émile Chartier, professeur de philosophie au lycée
Henri-IV et au collège Sévigné, cofondateur de la Revue de métaphysique et de
morale, s’oppose à tous ces récits voués à l’héroïsme, à cette littérature des
tranchées qu’il juge « laide » et bourrée de mensonges. Dans ces lettres
écrites « au galop » sous les volées d’obus, il y a d’abord la grâce du style,
mais aussi une profonde humanité, une clairvoyance absolue sur le cataclysme
du premier conflit mondial et des sentences sans appel contre « les crétins et
les calotins qui se partagent le pouvoir. » Préférant le front à
l’insupportable vie civile, Alain le pacifiste a donc choisi d’être aux côtés
des « meilleurs ». Ceux qu’on envoie au massacre, ces spectres qu’il voit
revenir des assauts, hagards, dans la boue des chemins. Parmi tous ces morts,
ses anciens élèves – « mes braves petits, presque tous tués » – dont les noms
s’égrènent au fil des mois de carnage. Mais il faut se tenir droit et c’est
pendant ces années de combat que se construit la future œuvre, foisonnante, de
celui qui deviendra le premier intellectuel.
il est dispensé et contre laquelle il s’est toujours battu. Du champ de
bataille où il sert comme artilleur, il écrit beaucoup et surtout à ses deux
complices, Marie Salomon et Marie-Monique Morre-Lambelin, textes patiemment
rassemblés, pour la première fois, dans ces Lettres aux deux amies par
Emmanuel Blondel, spécialiste de l’œuvre du philosophe. La guerre qu’y décrit
l’écrivain, de son vrai nom Émile Chartier, professeur de philosophie au lycée
Henri-IV et au collège Sévigné, cofondateur de la Revue de métaphysique et de
morale, s’oppose à tous ces récits voués à l’héroïsme, à cette littérature des
tranchées qu’il juge « laide » et bourrée de mensonges. Dans ces lettres
écrites « au galop » sous les volées d’obus, il y a d’abord la grâce du style,
mais aussi une profonde humanité, une clairvoyance absolue sur le cataclysme
du premier conflit mondial et des sentences sans appel contre « les crétins et
les calotins qui se partagent le pouvoir. » Préférant le front à
l’insupportable vie civile, Alain le pacifiste a donc choisi d’être aux côtés
des « meilleurs ». Ceux qu’on envoie au massacre, ces spectres qu’il voit
revenir des assauts, hagards, dans la boue des chemins. Parmi tous ces morts,
ses anciens élèves – « mes braves petits, presque tous tués » – dont les noms
s’égrènent au fil des mois de carnage. Mais il faut se tenir droit et c’est
pendant ces années de combat que se construit la future œuvre, foisonnante, de
celui qui deviendra le premier intellectuel.
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